EXCLUSIF CBC- Un total de 282 femmes de neuf provinces et trois territoires se sont manifestées pour participer à un recours collectif engagé contre le procureur général du Canada, en lien à des allégations de harcèlement au sein de la Gendarmerie Royale du Canada.
Des documents pour appuyer la demande de certification du recours collectif ont été déposés lundi devant la Cour suprême de Colombie-Britannique, a fait savoir la firme d’avocats Watkins Law, un des deux cabinets qui mènent l’action judiciaire. Les documents soutiennent que 282 femmes se sont manifestées pour décrire le harcèlement et la discrimination qu’elles auraient vécus au sein de la GRC. Un tiers de ces plaignantes sont toujours membres de la police fédérale.
Répartition des plaignantes
- 121 résidentes de Colombie-Britannique
- 46 résidentes de l’Ontario
- 35 résidentes de l’Alberta
- 15 résidentes de Nouvelle-Écosse
- 14 résidentes de la Saskatchewan
- 12 résidentes du Manitoba
- 8 résidentes du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest
- 7 résidentes du Québec
- 5 résidentes de Terre-Neuve-et-Labrador
- 4 résidentes du Nouveau-Brunswick
- et 15 femmes dont les lieux de résidence sont inconnus.
La plaignante principale est Janet Merlo, qui a été agente au sein de la GRC à Nanaimo en Colombie-Britannique durant 19 ans. Dans les documents, Mme Merlo allègue avoir souffert d’années de harcèlement et de discrimination de la part de ses collègues masculins.
Les documents déposés en cour incluent aussi un rapport selon lequel les femmes victimes de harcèlement et de discrimination au travail vivent « typiquement une spirale vers le bas surtout si la discrimination et le harcèlement ne sont pas stoppés ».
Ce rapport a été commandé auprès de la professeure adjointe en comportement organisationnel Jennifer Berdahl, de l’École des affaires Rotman de l’Université de Toronto. La professeure note que les organisations dominées par les hommes, comme la GRC, « ont souvent des cultures « machos » ou la discrimination et le harcèlement ont tendance à être répandus ».
Le recours collectif initié par Janet Merlo a vu le jour à la suite des déclarations de la caporale Catherine Galliford, à l’automne 2011. Dans une entrevue à CBC, Mme Galliford, qui était notamment le visage et la voix de la police fédérale lors de l’arrestation du tueur en série Robert Pickton, déclarait avoir été victime d’agressions sexuelles, de harcèlement sexuel et de gestes d’intimidation au cours de ses 16 années de service au sein de la GRC.
HARCÈLEMENT DANS LA GRC : CHRONOLOGIE D’UN SCANDALE
- 8 nov. 2011 : Une policière allègue des années de harcèlement sexuel au sein de la GRC
- 9 nov. 2011 : Nouvelles allégations d’inconduite sexuelle à la GRC en C.-B.
- 16 nov. 2011 : Le nouveau commissaire Bob Paulson est nommé à la tête de la GRC
- 6 déc. 2011 : Nouvelles allégations de harcèlement sexuel au sein de la GRC en C.-B.
- 20 déc. 2011 : Allégations d’inconduite sexuelle et de racisme au sein de la GRC au Manitoba
- 20 déc. 2011 : Un recours collectif de présumées victimes de harcèlement s’organise
- 27 mars 2012 : Dépôt de la demande de recours collectif contre la GRC
- 28 mars 2012 : Une ex-policière de Winnipeg joint le recours contre la GRC
- 10 mai 2012 : La caporale Galliford dépose une poursuite contre la GRC
- 17 juil. 2012 : Le fédéral et la C.-B. réfutent le contenu de la poursuite de la cpl Galliford
- 30 juil. 2012 : Des centaines de femmes se joignent au recours collectif contre la GRC
- 4 juin 2013 : Début de l’audition de la demande de recours collectif en C.-B.
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