« Nous n'avons pas l'intention en ce moment de donner des armes à l'opposition.  » — Stephen Harper, premier ministre du Canada

« Nous n'avons pas l'intention en ce moment de donner des armes à l'opposition. » — Stephen Harper, premier ministre du Canada
Photo Credit: PC / Adrian Wyld

Le premier ministre du Canada accuse Poutine d’être du côté des « voyous » syriens

Critique canadienne véhémente contre la Russie

Le premier ministre du Canada, Stephen Harper, dénonce le fossé majeur entre le président russe et les autres dirigeants du G8 sur la question syrienne. La Russie est le seul pays du G8 à appuyer le régime de Bashar Al-Assad et le premier ministre canadien affirme qu’il ne s’attend pas à ce que Vladimir Poutine laisse tomber Damas, car celui-ci est résolument retranché dans le camp des voyous.

Les déclarations de Stephen Harper ont eu lieu dimanche à la veille de l’ouverture lundi du Sommet du G8 en Irlande du Nord.

Course à l’armement

Les événements en Syrie ont pris une nouvelle tournure alors que les pays occidentaux alliés de l’opposition syrienne envisagent de livrer des armes aux rebelles syriens pour « rééquilibrer » les forces sur le terrain en vue d’une éventuelle négociation.

Les États-Unis ont annoncé ces derniers jours qu’ils allaient fournir des armes légères aux rebelles puisque Bachar Al Assad avait eu recours à des armes chimiques contre eux.

Vladimir Poutine, très offensif, a prévenu que Moscou « ne pouvait envisager » une telle hypothèse.

Selon Stephen Harper : « Vladimir Poutine et son gouvernement ont appuyé les voyous du régime Assad pour leurs propres raisons qui ne sont pas justifiables à mes yeux, et M. Poutine connaît mon opinion à ce sujet. À moins d’un grand changement de position de la part de Vladimir Poutine, nous n’allons pas avoir une position commune avec lui au sommet ».

Ces déclarations du premier ministre canadien ont été faites à Dublin dimanche, en marge du sommet du G8 qui s’ouvre lundi en Irlande du Nord.

À la fin mai on apprenait que Moscou était peut-être en pourparlers avec Damas pour une livraison de 10 avions ultra-modernes MiG-29.
À la fin mai on apprenait que Moscou était peut-être en pourparlers avec Damas pour une livraison de 10 avions ultra-modernes MiG-29. © AFP/SERGEI SUPINSKY

Le point de vue officiel russe

Le président russe Vladimir Poutine a de nouveau critiqué dimanche les pays qui veulent armer les rebelles : « On ne peut pas appuyer des gens qui non seulement tuent leurs ennemis, mais mangent aussi leurs entrailles en public et devant les caméras », a dit M. Poutine en parlant d’une vidéo qu’ont fait circuler les rebelles récemment.

Vladimir Poutine a aussi défendu la livraison d’armes au régime syrien par la Russie.

« Nous ne violons aucune règle ou norme et nous appelons tous nos partenaires à agir de la même façon. » — Vladimir Poutine

Le message du président russe était manifestement adressé aux États-Unis, qui ont annoncé jeudi dernier une aide-militaire aux rebelles syriens.

Vladimir Poutine (à droite) très offensif à l'encontre des Occidentaux dimanche soir lors d'un point presse avec le premier ministre David Cameron.
Vladimir Poutine (à droite) très offensif à l’encontre des Occidentaux dimanche soir lors d’un point presse avec le premier ministre David Cameron. © REUTERS

États-Unis et Russie s’affrontent sur la Syrie

La Syrie va dominer la première journée du sommet du G8 lundi en Irlande du Nord, avec une rencontre qui s’annonce délicate entre les présidents Barack Obama et Vladimir Poutine, l’allié russe de Damas se montrant peu enclin aux concessions.

Washington et Moscou, qui cherchent à organiser en juillet une conférence de paix encore très improbable sur la Syrie, ont singulièrement durci le ton au cours des derniers jours.

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Le saviez-vous?
L’arctique est au centre du refroidissement canado-russe

  • Les relations se détériorent entre la Russie et le Canada depuis 2006, date de l’arrivée au pouvoir des conservateurs canadiens. On parle d’une « guerre froide allégée » entre la Russie et le Canada.
  • Stephen Harper assure vouloir défendre la souveraineté canadienne en Arctique et ses immenses ressources naturelles. Assez régulièrement, des bombardiers russes viennent taquiner l’espace aérien du Grand Nord canadien.
  • Grâce à ces incursions, Stephen Harper a pu légitimer la commande de coûteux F35 américains, pour remplacer les CF18 Hornet en fin de vie.
  • Ces deux dernières années, le Canada a mené les plus importants exercices militaires de son histoire dans le Grand Nord.
  • À peu près au même moment, les Russes ont annoncé la création de brigades spécialisées pour des interventions dans l’Arctique.

 

Catégories : International, Politique
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