Le Canada risquerait un désastre économique si le projet d’oléoduc Northern Gateway était rejeté, a déclaré lundi un avocat d’Enbridge devant un groupe d’examen fédéral.
Selon Me Richard Neufeld, des milliards de dollars sont en jeu. L’avocat affirme que l’oléoduc permettrait au pays de profiter « d’importants » avantages économiques, tout en offrant une protection « juste et raisonnable » pour les intérêts « locaux et régionaux ».
Le projet de 6 milliards de dollars permettrait à l’Alberta, qui n’a pas d’accès à la mer, d’étendre son bassin de consommateurs au-delà des États-Unis, vers les lucratifs marchés pétroliers asiatiques. Si la proposition est rejetée, l’ensemble du pays fera face aux conséquences économiques, a-t-il dit.
Richard Neufeld a aussi abordé la question des risques environnementaux. « Les écosystèmes se rétablissent plus rapidement [dans le cas d’un déversement de pétrole] qu’après d’autres perturbations causées par des activités humaines, comme la surpêche, la coupe à blanc ou l’exploitation minière », a-t-il fait valoir.
Le président d’Enbridge Northern Gateway Pipelines, John Carruthers, a ensuite confié aux journalistes que les mesures préventives de son entreprise dépassaient les normes et réglementations actuelles. « Je crois que quiconque prendra le temps de consulter nos preuves verra qu’il peut nous faire confiance », a soutenu M. Carruthers.
Enbridge recevra d’autres appuis pendant cette dernière phase de consultations publiques. Le gouvernement de l’Alberta et l’Association canadienne des producteurs de pétrole doivent entre autres prendre la parole.
Les opposants toujours sur place
Pendant que les trois commissaires reprenaient les consultations publiques dans un hôtel de Terrace, en Colombie-Britannique, devant des dizaines de membres du public, les détracteurs du projet Northern Gateway continuaient de manifester dans un parc municipal non loin de là.
Environ 200 opposants au projet avaient manifesté dans la ville dimanche, en plus de promettre un autre rassemblement lundi à Terrace, à 62 kilomètres de Kitimat, où doit être construit le port pétrolier de Northern Gateway.
Le projet comprend la construction d’un oléoduc double de 1200 kilomètres qui transporterait d’une part du pétrole bitumineux semblable à de la mélasse, et d’autre part un produit à base de gaz naturel servant à diluer le pétrole bitumineux, de la province albertaine jusqu’à un port de la Colombie-Britannique sur la côte du Pacifique.
Près d’une quarantaine d’intervenants doivent exposer leur point de vue au cours des deux prochaines semaines, y compris le gouvernement de la Colombie-Britannique, qui a annoncé le mois dernier son opposition au projet d’oléoduc dans sa forme actuelle.
Bien que le groupe d’examen ait rappelé lundi que les preuves avaient toutes été reçues, la première ministre de la Colombie-Britannique, Christy Clark, a déclaré la semaine dernière que les négociations se poursuivaient sur cinq conditions mises de l’avant par la province.
La commission d’examen conjoint du projet de pipeline Northern Gateway sera à Terrace jusqu’à la fin du mois pour compléter les audiences publiques. Le rapport et les recommandations des trois commissaires devraient être publiés en décembre. La décision de donner ou non le feu vert au projet reviendra au gouvernement fédéral.
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