Si l’on se fie à l’horloge interne de Dame Nature, le nord-ouest de l’Ontario doit s’attendre à une éruption de la livrée des forêts, une chenille très vorace.
La dernière fois que cet insecte s’est manifesté dans cette région canadienne remonte à il y a 10 ans. Selon le cycle normal de vie de la livrée des forêts, la grande région allant de Thunder Bay à la frontière manitobaine doit s’attendre à une nouvelle infestation affirme l’entomologiste Taylor Scarr du ministère ontarien des Ressources naturelles.

La livrée des forêts est une chenille velue présentant de larges rayures bleues sur son abdomen et une ligne blanche marquée de points de la forme de trous de serrures sur le dos.Dans le nord de l’Ontario, la livrée des forêts est particulièrement friande de végétation à forte présence de bois durs tels bouleau, tremble, peuplier et saule.
Quand les chenilles deviennent très grosses, on peut les voir à peu près partout jusque sur les routes. « On nous a même rapporté des cas où les livrées des forêts étaient tellement grosses et tellement nombreuses que le ministère de la Voirie a dû épandre du sable dans certaines courbes des autoroutes et des routes de la région car elles devenaient carrément huileuses et glissantes à cause de la grande quantité de chenilles écrasées » ajoute Taylor Scarr.
Cartographier l’infestation
Au cours des prochaines semaines, le ministère des Ressources naturelles de l’Ontario fera des missions de reconnaissance aérienne du secteur dans le but de tenter de préciser l’étendue de l’infestation de 2013.
Toujours selon ce ministère près de 12 000 hectares de forêt présentent déjà de la défoliation modérée à extrême dans les secteurs de Kenora, De Sioux Lookout et du nord Greenstone.
Les personnes possédant des propriétés privées qui seront touchées ne peuvent pas faire grand-chose. Ajour l’entomologiste Scarr. Une vaporisation préventive a bien peu d’effets. On peut toujours appliquer des bandes autocollantes à la base du tronc des arbres pour empêcher les chenilles de grimper mais, outre ces deux solutions à court terme, il n’y a rien à faire.
Cependant, en grande majorité, les arbres atteints s’en remettent. Ils n’en meurent pas à moins qu’un autre facteur de stress ne s’ajoute, une sécheresse par exemple.
2013 marque le début de l’éruption de ces chenilles dans le nord-ouest ontarien, il y aura augmentation substantielle au cours des prochains étés. « Nous parlons en termes de milliers d’hectares cette année. Nous serions en millions d’hectares au cours des prochaines années » martèle Taylor Scarr « et il y aura par la suite propagation vers le nord-est ontarien et fort probablement vers le sud.
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