Le jazz au Québec a connu de belles heures de gloires pendant des décennies. Mais aujourd’hui, quand les dix jours de foisonnement et de douce folie du Festival International de Jazz de Montréal (FIJM) sont terminés, les musiciens de jazz reprennent le chemin des caves enfumées s’ils sont chanceux ou, tout simplement, répètent et répètent, encore et encore, en attendant un appel pour un engagement, idéalement de jazz, plus régulièrement de trame sonore d’une pub radio.
Comment faire en sorte que le jazz retrouve une place, disons d’avant-scène, dans les lieux de diffusion du Québec?
Jacques Laurin est un passionné qui travaille depuis plus de 25 ans dans les domaines de la production et de la diffusion du jazz au Québec. Il a fondé l’Orchestre national de jazz, une nouvelle coopérative de solidarité à but non lucratif dont il est le directeur général et artistique.
Les comédiens ont leurs troupes et leurs théâtres ainsi que leurs séries télévisées et leurs réseaux commerciaux, les danseurs ont leurs troupes et leurs salles tandis que les artistes visuels ont leurs galeries et leurs musées. Cependant, malgré le fait que le jazz soit la deuxième voie d’enseignement des écoles et des facultés de musique du Québec, il n’est visé par aucune politique culturelle spécifique. Les musiciens de jazz n’ont toujours pas de groupes ni d’orchestres susceptibles de les embaucher sur une base régulière, ni aucun lieu leur permettant de présenter, de développer et de perfectionner leur art au quotidien.
Jacques Laurin
Pourtant, il existe, tout comme en musique classique et contemporaine, un immense corpus d’œuvres écrites, arrangées et orchestrées pour de grands ensembles de jazz, mais il est rare d’entendre ces œuvres en concert au Québec et au Canada.
La mission de l’Orchestre national de jazz est donc de mettre un véhicule musical unique et permanent au service de la littérature orchestrale de jazz d’ici et d’ailleurs, comme le fait l’Orchestre symphonique de Montréal pour la musique issue de la tradition classique. L’Orchestre veut ainsi donner aux directeurs, aux compositeurs, aux arrangeurs et aux meilleurs musiciens, un lieu d’expression permanent de leur talent et de leur créativité.
Jacques Laurin jase jazz au micro de Raymond DesmarteauÉcoutez
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