Même si l’imposition de visas aux Mexicains est un irritant majeur pour ce pays, le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, croit que plusieurs années pourraient s’écouler avant que la situation ne change.
Il a fait cette déclaration jeudi lors d’un point de presse conjoint avec son homologue, le secrétaire des Affaires étrangères du Mexique, qui était en visite à Ottawa. L’abolition de l’exigence de visa est «l’objectif» et le «but» du gouvernement canadien, a déclaré le ministre Baird, après une rencontre privée avec José Antonio Meade Kuribrena, lors de laquelle le sujet a été soulevé.
Mais bien que le ministre canadien dit souhaiter que la situation conflictuelle entre les deux pays soit «réglée dès que possible», et qu’il s’agit d’une «priorité», il semble que cela ne soit pas pour demain. A deux reprises John Baird a déclaré:
«Je pense que dans les quelques prochaines années on pourrait régler ce problème.»
Pressions mexicaines
En novembre, le président du Mexique, Enrique Pena Nieto, était venu à Ottawa rencontrer le premier ministre Stephen Harper et la question des visas avait été discutée. Il avait même fait publier, à la veille de sa rencontre avec M. Harper, une lettre dans le quotidien torontois Globe and Mail, dans laquelle il exhortait le Canada à revoir sa politique.
Après leur rencontre, Stephen Harper avait indiqué que les fonctionnaires avaient pour mandat d’évaluer les options pour l’élimination éventuelle des visas. Jeudi, John Baird n’a pas commenté la progression de ces travaux.
Impact de l’imposition de visas
Le Canada a décidé en 2009 d’imposer des visas en invoquant l’augmentation des demandes de statut de réfugié en provenance de Mexicains au cours des dernières années. Les demandes d’asile auraient triplé depuis 2005, selon le gouvernement canadien. Et bon nombre d’entre elles s’avéraient non fondées.
En février 2013, le Canada a notamment placé le Mexique sur sa liste de pays désignés comme «sûrs». Le Mexique étant officiellement considéré par Ottawa comme un pays qui ne produit pas de réfugiés, ceux qui se risquent à faire une demande voient leur dossier traité de façon accélérée, avec des droits d’appel en moins. Ce qui a pour effet de décourager les ressortissants mexicains à présenter des demandes.
Celle-ci a évidemment eu un impact sur les travailleurs et les étudiants mexicains, sans oublier les conséquences sur l’industrie du tourisme.
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