C’était un premier août en 1963, les Forces canadiennes recevaient les deux premiers hélicoptères Sea King d’une commande de huit appareils passée à la compagnie aéronautique Sikorsky Aircraft.
À cette époque, les Sea Kings étaient très appréciés pour leur utilisation en traque de sous-marins soviétiques. Souvenez, vous, nous étions alors en pleine Guerre froide. Au cours des années, les hélicoptères ont été modifiés et équipés d’équipements de technologies toujours nouvelles, les missions étant de plus en plus variées et complexes, de la Guerre du Golfe à la traque aux pirates en haute mer au large des côtes de la Somalie et de la traque des trafiquants d’armes en Adriatique à l’aide humanitaire en Haïti.
Au cours de ces années de grand déploiement des hélicoptères Sea Kings, les techniciens des forces canadiennes ont développé un système dit « de prise de l’ours » ( Beartrap en anglais) qui permettait, grâce à un treuil à double action – à bord de l’hélicoptère et sur le pont d’un vaisseau – de faire apponter l’appareil sur une frégate ou sur un destroyer. Ce système a été par la suite copié par la suite par plusieurs forces maritimes partout sur la planète.
Avec ses 50 ans d’âge, le vénérable appareil commence sérieusement à faire savoir qu’il aimerait bien prendre une retraite méritée.

à la base de Shearwater en Nouvelle-Écosse © Andrew Vaughan
Déjà en 1993, le Sea King n’avait alors « que » 30 ans, le gouvernement canadien du progressiste conservateur Brrian Mulroney avait décidé de remplacer la flotte. Mais, aux élections de cette année-là, remportée par le libéral Jean Chrétien, ce dernier a annulé le contrat de 4,8 milliards de dollars qui avait été signé pour l’achat de 43 appareils EH-101.
En 2004, le Canada s’est engagé auprès de la société Sikorsky à la hauteur de 5 milliards de dollars pour l’acquisition de 28 hélicoptères Cyclone H-92 qui devaient être livrés en 2008. Mais, de fait, il y a encore un mais, des dépassements de coûts et des délias dans la conception et l’usinage des pièces ont mené à des tiraillements et à de disputes sur la scène politique. Ce qui fait que les vieux Sea Kings sont toujours en service.
Et, à 50 ans et plus, la question demeure: à quand la vraie retraite pour ce que les militaires appellent ironiquement « ces 3 000 pièces détachées qui volent en formation serrée … habituellement » ?
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