Via Rail

Un train de Via Rail
Photo Credit: Julie-Anne Lapointe/Radio-Canada

Le Canada pourrait renforcer ses mesures de sécurité ferroviaire suite à un complot

Les mesures de contrôle avant de monter à bord d’un train au Canada pourraient bientôt être tout aussi laborieuses pour les voyageurs que celles qui s’appliquent au transport par avion.

Via Rail, l’unique entreprise nationale de transport de passagers au Canada, songe à renforcer ses mesures de sécurité, notamment avec une inspection plus approfondie des bagages, des inspections plus nombreuses de chiens détecteurs et un contrôle resserré sur les passagers.

Ces mesures, détaillées dans un document dont La Presse Canadienne a obtenu copie en vertu de la Loi d’accès à l’information, pourraient être adoptées dans la foulée du complot terroriste présumé déjoué par les autorités en avril, a précisé un porte-parole de Via Rail, Jacques Gagnon.

« Nous en faisions déjà beaucoup, nous en faisons plus en ce moment et nous pourrions même en faire encore davantage », a-t-il affirmé.

Raed Jaser, à droite, et Chiheb Esseghaier sont accusés d'avoir projeté un attentat contre un train de Via Rail.
Raed Jaser, à droite, et Chiheb Esseghaier sont accusés d’avoir projeté un attentat contre un train de Via Rail.

Un complot déjoué le printemps dernier

Le Torontois Raed Jaser et le Montréalais Chiheb Esseighaier, âgés respectivement de 35 et 30 ans, sont sous le coup d’accusations liées au terrorisme. Ils auraient comploté pour faire dérailler un train de passagers de Via Rail entre New York et l’Ontario. Le tronçon est administré par la société américaine Amtrak du côté sud de la frontière et par Via Rail au Canada. Un troisième suspect, Ahmed Abassi, a été arrêté aux États-Unis en lien avec le présumé complot

L’avocat de Raed Jaser a nié les allégations portées contre son client, tandis que Chiheb Esseighaier refuse de reconnaître la légitimité du Code criminel canadien et demande d’être représenté par un avocat qui utiliserait le coran pour le juger. Sa demande a été rejetée, mais il demeure admissible à une aide juridique. L’affaire sera de retour devant les tribunaux plus tard ce mois-ci.

Les responsables de la sécurité à Via Rail ont été prévenus en août 2012 qu’une enquête de la Gendarmerie royale du Canada était en cours et ont par la suite fourni des informations aux policiers.

Les différentes mesures à l’étude

Pour tenter de contrer cette possible menace, la compagnie avait augmenté le nombre de gardiens de sécurité dans certaines gares stratégiques à l’échelle du pays, embauchant de nouveaux agents de sécurité et avisant ses employés. Via Rail avait aussi mis sur pied un comité de travail pour évaluer l’adoption possible d’une nouvelle réglementation.

Lors de son passage devant un comité parlementaire à Ottawa en mai, un cadre de la compagnie avait déclaré que Via Rail songeait à demander une carte d’identité à tous les passagers avant que ceux-ci ne montent à bord du train.

Cette mesure est toujours évaluée, de même que la contre-vérification de l’identité des passagers avec les banques de données sur la sécurité. Or, une telle initiative pourrait être « assez onéreuse » compte tenu du fait que Via Rail dessert 450 municipalités sur une distance de 12 500 kilomètres
Les règles actuelles ne prévoient en ce moment que des fouilles aléatoires et le passage aux rayons X des bagages, de même que le recours à des chiens détecteurs dans les gares et l’observation de passagers pour repérer des comportements suspects.

Via Rail Canada
Via Rail Canada © PC/Peter McCabe

Le saviez-vous?

Comme touriste, vous pouvez traverser le Canada en train suivant un trajet de 6000 kilomètres, qui prend au moins 6 jours et qui se fait en 3 étapes et 2 escales.

Si vous partez de la ville de Vancouver, sur la côte ouest, vous effectuez d’abord le plus long des trajets. Celui-ci dure un peu plus de trois jours et demi, soit 85 heures. Vous prenez place à bord d’un train qui s’appelle tout simplement le «Canadien».

Trois départs pour Toronto chaque semaine

Le train transcanadien transporte en moyenne 200 passagers. Trois locomotives tirent une vingtaine de wagons, pour une longueur totale de 600 mètres. Dès le départ de Vancouver, alors que le train avance au creux d’une vallée et commence sa lente ascension en direction des cimes enneigées des Rocheuses, on se salue fréquemment entre passagers, car on sait que l’on va passer quelques jours ensemble.

Les passagers du «Canadien» ne sont pas pressés. Ils viennent profiter du parcours, des paysages, des rencontres, de la magie du train.

Ce train vous mène à Toronto, située à 3350 kilomètres à l’est, à une vitesse de 40 à 60 kilomètres à l’heure.

Le trajet est lent, car il y a beaucoup à voir

En chemin, vous faites deux escales touristiques de quelques heures, à Banff et à Winnipeg. Vous traversez une grande diversité de paysages: les immenses champs de blé de la Saskatchewan, la région des lacs du nord de l’Ontario et du Manitoba, mais d’abord, les montagnes de la Colombie-Britannique et de l’Alberta. Le train passe dans des endroits inaccessibles autrement.

Vous roulez tantôt à flanc de montagne, tantôt sous la montagne. Si vous avez la chance d’être à bord d’un des trains de bois géants âgés de plus de 130 ans, vous longez des vallées étonnantes, dans lesquelles coulent des torrents déchaînés. À gauche et à droite, des éboulis balisent la voie. Vous captez des images saisissantes.

Le parcours Vancouver-Toronto, en aller simple tout inclus, coûte environ 750 dollars, soit deux fois le prix de l’avion.

Catégories : International, Société
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