Motoneige des Forces canadiennes en Arctique

Photo Credit: PC / Jeff McIntosh

Après le bombardier furtif américain, la motoneige canadienne furtive

L’armée canadienne teste une motoneige « invisible » de 620 000 $ dans le Grand Nord

James Bond serait ravi : dans le cadre de démarches visant à déplacer silencieusement des troupes pendant des opérations clandestines dans l’Arctique, l’armée canadienne a testé en secret une motoneige furtive selon des informations obtenues par La Presse Canadienne.

Le ministère canadien de la Défense a même un surnom pour ce nouvel engin: « Loki », du nom du dieu nordique inuit pouvant changer de forme à volonté.

Des soldats ont transporté récemment dans l’Arctique le prototype de motoneige hybride fabriquée par une compagnie ontarienne pour lui faire effectuer des essais afin d’évaluer ses caractéristiques, tels la vitesse, le niveau de bruit, la capacité de charge de la pile et l’accélération du véhicule.

Un rapport sur les tests publié en mai, obtenu par La Presse Canadienne, dévoile certains détails sur les tests effectués, particulièrement les comparaisons entre les modèles traditionnels de motoneiges et la version furtive, mais le document est largement censuré.

La rumeur persistait depuis 2 ans

Les premières informations concernant la mise au point d’une motoneige furtive ont circulé il y a deux ans, lorsque l’agence de recherche et de développement de la Défense a lancé un appel d’offres.
Ce document publié en 2011 offrait cependant peu de temps sur les éventuelles missions furtives, si ce n’est que la priorité serait accordée à la discrétion des véhicules.

Le projet a débuté alors que le gouvernement conservateur promettait d’accroître les capacités canadiennes dans le Grand Nord, dans le cadre d’une série de mises à jour des Forces canadiennes auxquelles Ottawa n’a finalement presque pas donné suite.

Les motoneiges furtives ont cependant résisté à ce changement de cap politique.

À la Défense nationale, on affirme ne pas prévoir dépenser davantage pour la mobilité dans l’Arctique pour les huit prochaines années, mais sa division de la recherche soutient que l’évaluation de la motoneige furtive, bien qu’elle n’en soit qu’à ses débuts, va se poursuivre.

 Operation Nunalivut en 2007: des soldats canadiens patrouillant le Haut-Arctique
Operation Nunalivut en 2007: des soldats canadiens patrouillant le Haut-Arctique © PC/Dianne Whelan

Une motoneige invisible en vaut-elle le prix?

Michael Bryers, un ancien candidat du Nouveau Parti démocratique qui enseigne désormais le droit international à l’Université de Colombie-Britannique et expert des politiques liées à l’Arctique s’interroge à savoir si le coût du développement d’un tel véhicule est de l’argent bien dépensé : Il ne croit pas que des menaces importantes existent dans le Nord.

« Je ne vois pas beaucoup de preuves voulant que des criminels et des terroristes parcourent l’Arctique canadien sur des motoneiges, et que nous devons les surprendre. Je ne peux m’empêcher de penser que les responsables de la Défense ont vu trop de films de James Bond. »

Le saviez-vous?

  • Les inquiétudes à propos du transport dans le Nord occupent une place importante dans des rapports publiés l’an dernier. Ceux-ci démontraient que, malgré le fait que l’Arctique était une priorité de longue date du gouvernement conservateur, l’armée n’avait pas suffisamment d’équipement d’hiver jusqu’à récemment, et manquait notablement de manteaux.
  • Depuis des documents internes tirant la sonnette d’alarme sur le manque de motoneiges, en 2011, la Défense a remplacé 310 de ces véhicules, sur une flotte totale de 963, en plus d’acheter 310 petits véhicules tout-terrain.
  • Le ministère de la Défense du Canada concède toutefois que ce récent achat de motoneiges pour les troupes serait le dernier pendant près d’une décennie.
  • De plus, les unités militaires qui accompliront des missions dans le Nord devront aussi se contenter de véhicules tout-terrain plus vieux et plus lourds remontant aux années 1980 qui, il y a encore quelques années, étaient destinés à la ferraille.
  • Ce gel des dépenses est en vigueur malgré les ambitions militaires annoncées du gouvernement dans l’Arctique, et ses plans pour effectuer davantage d’exercices dans la région, notamment dans le nouveau centre de formation de Resolute Bay, au Nunavut.

Des soldats canadiens s’entrainent dans le Grand Nord du Canada (Anglais/Français)

 

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