Le Kathryn Spirit devant les berges de Beauharnois
Photo Credit: Thomas Gerbet

Du pétrole lourd pompé d’une épave immobilisée depuis 2 ans aux abords du Saint-Laurent

Exclusif Radio-Canada – Le Kathryn Spirit, immobilisé sur le bord du fleuve depuis plus de deux ans, contient des matières dangereuses pour le fleuve Saint-Laurent. Radio-Canada a appris qu’une entreprise, mandatée par le propriétaire mexicain du navire, pompe depuis mardi des centaines de tonnes de diesel, de mazout  lourd et d’eaux souillées de la carcasse du bateau.

Selon un texte de Thomas Gerbet

Les pompiers de la ville de Beauharnois ne s’étaient pas trompés quand ils ont filmé, la semaine dernière, de l’eau huileuse qui s’échappait de l’épave du bateau amarré près de cette ville faisant partie de la Communauté métropolitaine de Montréal. L’entreprise CAI Group, mandatée par le propriétaire mexicain (Reciclajes Ecologicos Maritimos S.A.) a commencé des travaux de pompage supervisés par Transports Canada et la Garde Côtière.

Le cargo rouillé de 154 mètres inquiète les autorités de la région, car il est situé en plein lac Saint-Louis, un réservoir d’eau potable pour la métropole. Personne ne sait encore ce qu’il adviendra de la carcasse rouillée du navire.

« Actuellement, on flush de l’huile dans le fleuve et nous autres, on la boit cette eau-là. »— Claude Haineault, maire de Beauharnois

Le maire de Beauharnois, Claude Haineault, jure qu’il était plus que temps d’agir. La coque du bateau se dégrade, elle penche de plus en plus et touche même le fond. « S’il arrive un événement à l’écologie, le courant va l’amener directement à Montréal. » La Ville vient d’envoyer une mise en demeure au ministère de l’Environnement provincial. À Québec, un fonctionnaire au fait du dossier confie que la situation est « compliquée ».

Le bateau immobilisé depuis l’été 2011 devait d’abord être démantelé sur place. Mais devant le fiasco provoqué par le projet, le propriétaire mexicain souhaite maintenant le transporter jusqu’en Amérique du Sud.

« Je ne suis pas optimiste au point de penser qu’il peut partir d’ici, même avec une barge, et se rendre au Mexique. Tant mieux si c’est faisable, mais j’ai un petit doute. »— Claude Haineault, maire de Beauharnois

Pour le moment, Transports Canada n’autorise pas le navire à partir. S’il n’est pas déplacé avant la fermeture de la voie maritime en décembre, il passera un troisième hiver sur le bord du fleuve. La députée fédérale de Beauharnois-Salaberry, Anne Minh-Thu Quach, a pu s’entretenir avec des inspecteurs de Transports Canada et de la Garde côtière, ainsi qu’un représentant de CAI Group. Elle a appris que la coque du cargo n’a pas été inspectée depuis le printemps. La néo-démocrate reproche à Ottawa de manquer de transparence dans le dossier. Les nombreuses questions qu’elle a adressées au gouvernement sont restées lettre morte.

Dans un courriel, une porte-parole de Transports Canada affirme que les opérations de pompage se font « sécuritairement, sans préjudice pour l’environnement, conformément à la réglementation relative à la sécurité maritime. »

RCI avec Radio-Canada

Catégories : Environnement et vie animale, International, Politique, Société
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