Le Dr Donald Low était le microbiologiste en chef de l'Hôpital Mont Sinaï de Toronto.

Le Dr Donald Low était le microbiologiste en chef de l'Hôpital Mont Sinaï de Toronto.
Photo Credit: PC / J.P. Moczulski

Oui au suicide assisté : un médecin témoigne après sa mort sur You Tube

Message posthume de celui qui a protégé les Canadiens contre une épidémie mortelle

Le docteur Donald Low est ce médecin spécialiste des maladies infectieuses qui était connu d’un très grand nombre de Canadiens pour ses efforts brillants pour minimiser la propagation de la maladie du SRAS à Toronto en 2003. Il s’est retrouvé du coup au cœur d’une véritable tempête médiatique, mais a su intervenir avec un grand sang-froid.

Vers le milieu de ce mois de septembre, quelques jours à peine avant sa mort survenue mercredi de la semaine dernière, il a enregistré sur vidéo un cri du coeur où il demande au gouvernement canadien de changer les lois pour permettre le suicide assisté des personnes qui sont atteint notamment de maladies incurables.  M. Low avait reçu un diagnostic de tumeur au cerveau au début de l’année.

Témoignage du docteur Donald Low filmé environ une semaine avant sa mort (en anglais)

Mourir dans la dignité

Dans la vidéo mise en ligne mardi de cette semaine sur YouTube, le docteur Low affirme ne pas avoir peur de la mort et ne pas souffrir, mais il dit s’inquiéter de ce qui lui arrivera dans les tout derniers jours de sa vie.

Le docteur Low revendique à la caméra le droit d’un grand malade de pouvoir choisir le moment et les circonstances exactes de son décès.

Il précise qu’il aurait aimé pouvoir choisir ce moment de sa mort, avant que la maladie le rende incapable de marcher, d’avaler de la nourriture ou d’aller aux toilettes sans assistance.

Il se dit envieux des citoyens de certains États américains et de pays comme la Suisse et les Pays-Bas, où le suicide assisté est légal.

Message au responsable canadiens de la santé

M. Low demande aux médecins canadiens et aux personnes opposées au suicide assisté de repenser à leur position afin de permettre aux patients en phase terminale de mourir dans la dignité.

« J’aimerais qu’ils puissent vivre dans mon corps pendant 24 heures. Je pense qu’ils changeraient d’opinion. Je suis tout simplement frustré de ne pas avoir le contrôle de ma propre vie, de ne pas pouvoir prendre de décision pour moi-même. Au Canada, c’est illégal, et il faudra encore beaucoup de temps pour que nous arrivions à un niveau de maturité où la mort se déroulera dans la dignité » – Le docteur Donald Low

Écoutez notre reportage sur la venue prochaine au Québec d’une loi sur le suicide assisté.

Écoutez
Le docteur Donald Low, le 22 mai 2003, lors d'une conférence de presse au sujet de l'épidémie de SRAS.
Le docteur Donald Low, le 22 mai, 2003 lors d’une conférence de presse au sujet de l’épidémie de SRAS. © Aaron Harris

Un peu d’histoire…

  • On crédite le docteur Donald Low pour son sang-froid remarquable lors de l’éclosion de l’épidémie de SRAS en 2003 principalement dans la région métropolitaine de l’Ontario.
  • Il a en autre mis en quarantaine plusieurs établissements de santé et a su bien informer les Canadiens dans cette situation de crise nationale.
  • La pneumonie atypique est d’abord apparue à Hong Kong à l’hôtel Métropole, au 9e étage, puis à Singapour et à Hanoï au Viêt Nam.
  • Une alerte mondiale a été lancée par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) le 12 mars 2003. L’hôtel était un lieu d’échanges touristiques majeurs, ce qui explique que l’épidémie s’est propagée par voie aérienne vers d’autres villes du monde.
  • La Chine, qui semble avoir été le foyer originel de la maladie a été très durement touchée par l’épidémie.
  • Les autorités chinoises semblent ne pas avoir pris suffisamment tôt des mesures de sécurité très strictes comme la mise en quarantaine des cas probables et l’information adéquate de la population.
  • Ainsi, 7 761 cas de pneumonie atypique ont été dénombrés en Chine (Hong Kong, Taiwan et Macao compris).
  • Les villes de Singapour et Toronto ont également été touchées, avec respectivement 206 et 252 cas.
Catégories : Internet, sciences et technologies, Santé, Société
Mots-clés : , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.