Au lieu de punir, Stephen Harper chercherait-il à se venger?
ÉcoutezJeudi 3 octobre, une juge du Yukon a décidé de désobéir à une initiative du gouvernement canadien pour combattre le crime au Canada.
Cette juge dans le Grand Nord canadien affirme qu’une loi du gouvernement canadien adoptée il y a quatre ans est anticonstitutionnelle, dans les faits inhumaine à l’endroit des détenus. (voir article)
La juge soutient que le gouvernement enfreint la Charte canadienne des droits et libertés parce que la récente loi a un impact disproportionnel sur les délinquants autochtones qui sont extrêmement nombreux dans la région où la magistrate exerce ses fonctions.
La rébellion se répand et prend de la vitesse
Plus tôt cette semaine, un autre juge d’une cour du Manitoba est allé à l’encontre des législateurs en imposant à un détenu une peine d’un an de prison seulement dans une cause où la peine minimale est de quatre ans, selon ce que dicte une autre loi contre le crime de Stephen Harper.
Le juge John Menzies s’est justifié en affirmant qu’« une peine criminelle doit punir, mais ne pas venger ».

Les détenus aussi ont de quoi se plaindre
Mardi de cette semaine, le gouvernement canadien s’est mis à facturer les détenus de ses pénitenciers pour loger dans leur cellule.
Les détenus peuvent tirer de menus revenus d’un travail en prison. Mais la location de leurs cellules représente une diminution en moyenne de 30 % de leur salaire quotidien.
Dans son combat contre le crime a-t-il glissé vers une lutte quasi personnelle contre les criminels? Plusieurs indices permettraient de l’affirmer.
Un peu d’histoire récente…
- Les conservateurs ont modifié la loi il y a près de quatre ans, pour empêcher les juges canadiens de réduire les peines de prison des condamnés de deux jours pour chaque jour qu’ils ont passé derrière les barreaux en attente de leur procès et de leur peine. L’ancienne loi permettait aussi aux juges de réduire la peine de trois jours pour chaque jour derrière les barreaux quand les conditions de détention d’un détenu c’était avéré particulièrement difficiles, comme ce peut-être le cas dans plusieurs prisons canadiennes étranglées en ce moment par des problèmes chroniques de surpopulation.
- Les conservateurs ont fait adopter le projet C-59 qui abolit les procédures accélérées d’examen des libérations conditionnelles. Ces procédures ont permis à des délinquants non violents d’obtenir une libération conditionnelle de jour après avoir purgé 1/6 de leur peine et leur libération conditionnelle totale au tiers de leur sentence.
- Les conservateurs ont adopté loi C-10, « Loi sur la sécurité de nos rues et communautés ». Elle rend en autre plus difficile de sortir de prison et plus facile pour le système de justice de réincarcérer les délinquants.
- Les conservateurs ont éliminé également la notion de « pardon » pour la remplacer par celle de « mise en suspend du dossier ». Il faut plus de temps avant de pouvoir présenter sa demande et certaines sentences peuvent empêcher cette « mise en suspend ».
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