Des militants de Greenpeace se sont fait arrêter en Russie et pourraient être passibles de 15 ans de prison.

Des militants de Greenpeace se sont fait arrêter en Russie et pourraient être passibles de 15 ans de prison.
Photo Credit: DENIS SINYAKOV / GREENPEACE / AFP

SOS international pour libérer les 30 « pirates » de Greenpeace en Russie

L’appel à l’aide est entendu partout dans le monde notamment au Canada

L’appel à la mobilisation pour réclamer la libération des militants de Greenpeace emprisonnés en Russie a reçu une vaste réponse de partout dans le monde. Des manifestations ont eu lieu dans près de 50 pays, de la Nouvelle-Zélande à l’Europe, de même qu’au Canada et aux États-Unis.

De petits rassemblements ont eu lieu à Montréal et à Toronto samedi soir, ainsi qu’à Port Colborne en Ontario, et à Wolfsville, en Nouvelle-Écosse.

Deux Canadiens au sein des prisonniers

Parmi la trentaine d’accusés se trouvent deux Canadiens, deux Néerlandais, six Britanniques, quatre Russes, deux Argentins, deux Néo-Zélandais, un Américano-Suédois, un Américain, un Australien, un Brésilien, un Danois, un Finlandais, un Français, un Italien, un Polonais, un Suisse, un Turc et un Ukrainien. Tous sont accusés de piraterie en groupe organisé, un crime passible de 14 ans de prison en Russie.

À Montréal, la vague de sympathie a rassemblé une cinquantaine de personnes, dont les parents d’Alexandre Paul, un Québécois qui est au nombre des détenus.

À Montréal, la mère en larmes du militant de Greenpeace emprisonné en Russie, Alexandre Paul.
À Montréal, la mère en larmes du militant de Greenpeace emprisonné en Russie, Alexandre Paul. © Myriam Fimbry

Les autres manifestations ailleurs dans le monde

Ces dernières heures à Londres, un rassemblement de sympathisants de Greenpeace s’est tenu devant l’ambassade de Russie. Ils étaient également un millier à La Haye devant l’ambassade de Russie aux Pays-Bas et plusieurs centaines ont manifesté place de la République, à Paris.

À Helsinki, en Finlande, quelque 1300 personnes ont manifesté pendant qu’en Suède, 500 personnes se sont rassemblées à Stockholm, et 200 à Vienne, en Autriche. Plusieurs centaines de personnes ont aussi manifesté au principal port de Hong Kong en formant une chaîne humaine en forme de lettres « Libérez les 30 de l’Arctique ».

Manifestation à Paris pour réclamer la libération de 30 militants de Greenpeace détenus en Russie.
Manifestation à Paris pour réclamer la libération de 30 militants de Greenpeace détenus en Russie. © PC/Remy de la Mauviniere

Une action d’éclat qui a mal tourné

Les trente militants et membres d’équipage du Greenpeace Arctic Sunrise ont été arrêtés, en septembre, alors qu’ils tentaient de monter sur une plateforme pétrolière de Gazprom dans l’Arctique. Ils sont emprisonnés à Mourmansk.

Le navire de Greenpeace, qui bat pavillon néerlandais, avait été pris d’assaut par un commando héliporté des garde-frontières russes, puis remorqué jusqu’à la rade de Mourmansk.

Ce ne sont pas des pirates

Dans un communiqué de presse, Greenpeace rapporte que le président russe Vladimir Poutine a lui-même exprimé l’opinion qu’il ne s’agissait pas d’un acte de piraterie.

Selon Greenpeace, l’article 227 du Code criminel russe affirme que la piraterie se définit comme « une attaque sur un navire qui se trouve en mer ou sur un fleuve, dans le but de s’approprier des biens d’autrui, perpétrée avec violence ou se servant d’une menace d’avoir recours à la violence ».

Une partie de l’équipage de l’Arctic Sunrise, le 9 septembre dernier.
Une partie de l’équipage de l’Arctic Sunrise, le 9 septembre dernier. © PC/Denis Sinyakov

Protestations officielles

  • Le ministre québécois des Relations internationales, Jean-François Lisée, a sévèrement critiqué la Russie pour ces accusations qu’il juge « disproportionnées ».
  • L’Australie a fait part samedi de son « inquiétude » quant aux accusations « très graves » portées par Moscou contre l’un de ses ressortissants.
  • Les Pays-Bas ont entamé une procédure d’arbitrage contre la Russie, estimant que Moscou aurait dû leur demander l’autorisation d’arraisonner l’Arctic Sunrise puisqu’il battait pavillon néerlandais.

Réaction russe

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexeï Mechkov, a vigoureusement contesté les arguments des Pays-Bas. « Tout ce qui s’est passé avec l’Arctic Sunrise est une pure provocation », a-t-il déclaré selon l’agence Ria Novosti.

L'arctic Sunrise
L’arctic Sunrise © Greenpeace

Perspective… 
Priorité russe et canadienne 

  • La Russie a décidé de faire de l’exploitation des énergies fossiles de l’Arctique une priorité. Les réserves de pétrole de l’Arctique pourraient atteindre plus de 80 milliards de barils. Les réserves de gaz sont estimées elles à plus de 51 000 milliards de m3 (près de 25 % des réserves mondiales).
  • Le Canada, qui a pris la présidence du Conseil de l’Arctique en mai dernier, entend quant à lui profiter de son statut pour donner pour donner plus de place aux questions industrielles dans cette immense région. Partisan avoué de l’exploitation des ressources fossiles, le gouvernement de Stephen Harper a décidé en juin 2012 de mettre aux enchères près de 10 000 kilomètres carrés de l’océan Arctique. Les pétrolières pourront donc aller y chercher des hydrocarbures et les exploiter.

L’opération de Greenpeace en Russie à bord de l’Artic Sunrise (en anglais)
http://www.youtube.com/watch?v=SFS7N2KzQmw

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