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Une étude canadienne discrédite le traitement italien Zamboni

La théorie du Dr Zamboni pour traiter la sclérose en plaques ne fonctionne pas

Une étude menée par des chercheurs canadiens discrédite la théorie du médecin italien Paolo Zamboni, selon laquelle la sclérose en plaques est causée par l’obstruction de certaines veines du cou.

Des chercheurs de l’Université de la Saskatchewan et de l’Université de la Colombie-Britannique ont publié cette étude mardi dans la version en ligne du journal médical The Lancet.

L’étude a été financée en autre par la Société canadienne de la sclérose en plaques.

Des Canadiens partis à l’étranger

Le chirurgien vasculaire italien Paulo Zamboni a suggéré en 2009 que la sclérose en plaques pouvait être due à une maladie appelée insuffisance veineuse céphalorachidienne.

Il proposait donc un traitement qui débloque les veines du cou et du torse pour améliorer la circulation .

Depuis, plus de 3000 Canadiens souffrant de sclérose en plaques se seraient rendus à l’étranger pour suivre le traitement prescrit par le Dr Zamboni.

Le docteur Paolo Zamboni
Le docteur Paolo Zamboni © PC/Nathan Denette

Les détails de l’étude qui discrédite les travaux du Dr Zambonu

177 volontaires participant à l’étude étaient répartis en trois groupes : un groupe de patients atteints de la sclérose en plaques, un groupe composé de leurs frères et soeurs et un groupe formé de volontaires en bonne santé.

Sur les 177 volontaires ayant participé à l’étude, seuls trois ont été diagnostiqués avec de l’Insuffisance Veineuse Céphalorachidienne Chronique (IVCC), qui est liée à la prévalence de l’obstruction des veines. Un seul appartenait au groupe de patients atteint de la sclérose en plaques.

L’analyse démontre en outre que 74 % des volontaires atteints de la sclérose en plaques, 66 % de leurs frères et soeurs et chez 70 % des volontaires en bonne santé avaient des veines obstruées.

« Notre conclusion est que l’obstruction des veines du cou est commune et que c’est un résultat commun chez la plupart des gens », précise Anthony Traboulsee.

Anthony Traboulsee travaille à présent sur une étude destinée à comprendre pourquoi certains patients ayant reçu le traitement Zamboni ont déclaré se sentir mieux.

« Au mieux, nous en apprenons davantage sur la maladie, au pire, nous découvrons que c’est juste un effet placebo », dit-il.

Anthony Traboulsee, le médecin responsable de l'étude
Anthony Traboulsee, le médecin responsable de l’étude © CBC

Une enquête qui ne changera pas toutes les opinions

Jacquie Sivertson, une patiente canadienne diagnostiquée avec de la sclérose en plaques en 1988, s’est rendue en Bulgarie en 2010 pour profiter de cette « thérapie de la libération. »
« J’avais beaucoup plus de force et d’énergie. Je ne pouvais pas croire que j’étais capable de marcher », se souvient-elle.

Malgré les résultats de cette nouvelle étude, Jacquie Sivertson croit toujours à ce traitement pour lequel elle a déboursé 12 000 dollars.

« Je recommanderais ce traitement à toutes mes connaissances qui ont des symptômes de sclérose en plaques ou d’autres choses de ce genre », commente-t-elle.

La Saskatchewan prête à financer de nouvelles recherches : Le ministre de la Santé de la Saskatchewan, Dustin Duncan, n’écarte pas la possibilité de financer de nouvelles recherches sur le traitement Zamboni.

« Il y a toujours des questions sans réponses sur pourquoi les gens répondent bien symptomatiquement après avoir eu la thérapie de la libération », soutient le ministre.

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