Quatre médecins spécialistes sur 10 qui disent être à la recherche d’un emploi affirment qu'ils n'ont pas envie de déménager et trois sur 10 refusent d’habiter en région éloignée.

Quatre médecins spécialistes sur 10 qui disent être à la recherche d’un emploi affirment qu'ils n'ont pas envie de déménager et trois sur 10 refusent d’habiter en région éloignée.
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De quoi rendre malade : un médecin spécialisé sur six est sans travail

Des Canadiens se grattent la tête : pourquoi leurs spécialistes sont-ils au chômage?

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Surprise et incrédulité, voilà les deux grandes réactions que suscite au Canada l’annonce que 16 % des médecins spécialisés sont réduits au chômage forcé, car ils ne trouvent pas de débouché dans leurs professions.

L’affirmation apparaît étonnante en regard du fait que plusieurs régions du Canada n’apparaissent pas capables d’attirer et de garder chez elles un nombre adéquat de médecins spécialistes.

Pour ces Canadiens qui ont déjà du faire dans le passé des pieds et des mains pour trouver un médecin spécialiste, il y a quelque chose de très frustrant dans les résultats de cette enquête du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada.

Les difficultés à trouver un emploi entraîneraient chez les médecins spécialistes du Canada un exode des cerveaux, déplore le Collège médical, qui réclame une révision des pratiques de planification des effectifs médicaux au pays.
Les difficultés à trouver un emploi entraîneraient chez les médecins spécialistes du Canada un exode des cerveaux, déplore le Collège médical, qui réclame une révision des pratiques de planification des effectifs médicaux au pays. © iStockphoto

Les problèmes d’emploi qui touchent plusieurs spécialités

L’enquête du Collège royal a révélé qu’une proportion considérable des nouveaux médecins ont du mal à trouver un emploi surtout lorsqu’il se sont spécialisé dans un domaine qui exige des ressources importantes, notamment les soins intensifs, la gastro-entérologie la chirurgie, la neurochirurgie, la médecine nucléaire, la radio-oncologie et l’urologie.

Embaucher des spécialistes coûte beaucoup plus qu’un simple salaire

Après 10 ans d’étude, de nombreux nouveaux médecins spécialistes, en particulier dans les disciplines chirurgicales, doivent donc composer avec le manque de disponibilité de blocs opératoires, de certains équipements ou d’équipes de soutien (infirmières spécialisées), ce qui peut mettre en péril le maintien de leurs habiletés techniques.

C’est d’ailleurs généralement cette inadéquation entre les plateaux techniques disponibles et les besoins de la population qui est à la source des délais d’attente dans plusieurs spécialités médicales, et non pas le nombre de médecins spécialistes.

Une question se pose: les écoles pour grands médecins sont-elles devenues malades? Emballées, produise-t-elles trop de médecins? L'Université de Sherbrooke au Québec a procédé à elle seule en juin dernier à l'assermentation de 175 nouveaux médecins.
Une question se pose: les écoles pour grands médecins sont-elles devenues malades? Emballées, produise-t-elles trop de médecins? L’Université de Sherbrooke au Québec a procédé à elle seule en juin dernier à l’assermentation de 175 nouveaux médecins. © Radio-Canada

Le saviez-vous?
Un bon revenu pour ceux qui décrochent un emploi
Au Canada, le revenu médian (ce qui veut dire que la moitié gagne plus, l’autre moitié, moins) est de 124 688 $ annuellement pour les médecins généralistes (la plupart gagnant environ 150 000 $ annuellement) et de 164 551 $ annuellement pour les spécialistes.

Enseigner la médecine et former les médecins : un défi au canada (Université de Montréal)

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