Les Roumains toujours mobilisés contre un projet de mine d’or canadienne
Des milliers de manifestants ont bloqué une importante artère du centre de la capitale de la Roumanie, dimanche, pour protester contre la création de ce qui pourrait être la plus grande mine d’or en Europe, un projet mené par une société minière canadienne.
Les opposants au projet critiquent l’utilisation de cyanure dans le processus d’extraction, tandis que d’autres estiment que la Roumanie n’a pas assez à gagner avec cette mine.
L’entreprise minière canadienne Gabriel Resources tente depuis 14 ans d’obtenir les permis nécessaires pour exploiter l’or à Rosia Montana, en Transylvanie, dans le nord-ouest de la Roumanie.
Les manifestants ont marché devant les bureaux du gouvernement en scandant « Votre trahison se mesure en or! ».

Un lieu historique et au patrimoine riche
Des rassemblements ont aussi eu lieu dans d’autres villes de la Roumanie, notamment à Cluj, où des milliers de personnes ont réclamé que le lieu historique, où la mine à ciel ouvert sera exploitée, soit inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
L’or de la région est exploité depuis l’époque romaine, voire avant, mais les activités minières y ont cessé depuis quelques années. Les techniques de l’entreprise canadienne seraient beaucoup plus efficaces que celles utilisées précédemment, mais nécessiteraient de détruire quatre montagnes.

Un mélange d’or et d’argent d’une richesse exceptionnelle
La mine contiendrait 314 tonnes d’or et 1500 tonnes d’argent. Le projet de Gabriel Resources permettrait d’extraire tout l’or et l’argent de la région en quelques décennies.
Les manifestations ont commencé quand le gouvernement a présenté un projet de loi au Parlement le 27 août, appelant les députés à donner leur appui à ce projet controversé. Un vote est attendu dans les prochaines semaines.
Les partisans du projet font valoir qu’il permettra de créer des emplois pour les mineurs au chômage et de fournir des investissements étrangers vitaux dans cette région défavorisée.
La minière canadienne a promis de protéger l’environnement et les monuments historiques de Rosia Montana.
Perspectives : Le Canada est un acteur mondial incontournable dans le monde minier
- Plus de 75 % des sociétés mondiales d’exploration ou d’exploitation minière ont leur siège social au Canada.
- Elles y sont attirées par de généreux congés fiscaux – et par des contrôles réglementaires minimaux.
- Ces compagnies exploitent 4000 installations réparties dans plus de 100 pays, principalement en Amérique latine et en Afrique.
- La ruée vers les minerais toutefois, les pousse à exploiter des mines dans des pays pauvres, où la police est corrompue et les droits de la personne, pas toujours respectés.
- Trop souvent, la réputation du Canada en souffre. Dans certains pays, la feuille d’érable est même devenue synonyme de négligence et de violation de droits.
- Des organisations telles que l’ONU, Amnistie Internationale Canada, Mining Watch, Global Witness ou Rights and Accountability in Development ont dénoncé la complicité de compagnies minières canadiennes dans la perpétration de violations des droits aussi fondamentaux que le droit à la vie et à l’intégrité physique.
- Certaines compagnies extractives canadiennes font appel à des groupes armés ou agences de sécurité pour assurer leur protection. Ce fut le cas d’Anvil Mining et Talisman Energy qui ont fait l’objet de poursuites parce qu’entre autres choses leurs biens matériels avaient été utilisés par des groupes armés qui avaient commis des violations des droits de la personne.

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