L'opération de démantèlement de la barricade a dégénéré. Des cocktails Molotov et au moins un coup de feu ont été tirés par les manifestants. Cinq voitures de la GRC ont été incendiées.

L'opération de démantèlement de la barricade a dégénéré. Des cocktails Molotov et au moins un coup de feu ont été tirés par les manifestants. Cinq voitures de la GRC ont été incendiées.
Photo Credit: CBC

Une émeute sur le gaz de schiste tourne à l’incendie des autos des policiers

Le démantèlement d’une barricade érigée soulève la colère au Nouveau-Brunswick

Jeudi, le démantèlement d’une barricade érigée il y a trois semaines par des manifestants contre le gaz de schiste a tourné à la confrontation avec la GRC, à Rexton, dans l’est du Canada dans la province du Nouveau-Brunswick. Des voitures de police ont été incendiées. Au moins 40 personnes ont été arrêtées et des voitures de police ont été incendiées.

L'avocat représentant la communauté autochtone d'Elsipogtog affirme que des membres du conseil de bande et le chef de la réserve font partie de la quarantaine de personnes arrêtées.
L’avocat représentant la communauté autochtone d’Elsipogtog affirme que des membres du conseil de bande et le chef de la réserve font partie de la quarantaine de personnes arrêtées. © CBC

Amérindiens et Acadiens s’unissent

Un groupe de manifestants – des Autochtones, des Acadiens et des membres de la communauté de Rexton – bloquaient l’accès à un site d’exploration des gaz de schiste pour dénoncer les tests sismiques menés par l’entreprise SWN Ressources dans la région. Tôt jeudi matin, les policiers ont tenté de les déloger, après que la compagnie eut obtenu une injonction pour avoir accès à son équipement.

Cette injonction oblige les protestataires à laisser passer les véhicules de SWN Resources. Elle autorise aussi les policiers à procéder à des arrestations et à déplacer les manifestants qui bloquent le passage des employés des compagnies de gaz.

La tension a baissé en fin de journée lorsque la majorité des policiers a pu quitter les lieux.

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. © L’Office national de l’énergie

Le NPD veut que le gouvernement mette fin à la paralysie

Le Nouveau Parti démocratique du Nouveau-Brunswick, le parti de l’opposition officielle dans cette province, exige la levée de tous les barrages routiers.

Selon le chef du NPD Dominic Cardy, la levée pacifique des barricades doit se faire avant d’entamer des pourparlers avec les communautés des Premières Nations sur le développement de l’industrie du gaz de schiste.

« Le gouvernement a une responsabilité politique encore plus large de consulter les gens de notre province et j’espère que les événements récents feront réaliser au gouvernement qu’une discussion plus profonde est nécessaire et que cet enjeu devrait être un enjeu déterminant à la prochaine élection », ajoute le chef du NPD.

Les Autochtones au Nouveau-Brunswick espèrent rencontrer le premier ministre du Nouveau-Brunswick.

Ailleurs au pays, une manifestation à Montréal a rassemblé 200 personnes. Des rassemblements ont aussi eu lieu à Ottawa et à Winnipeg, jeudi soir, tandis qu'un autre est prévu vendredi à Vancouver.
Ailleurs au pays, une manifestation à Montréal a rassemblé 200 personnes. Des rassemblements ont aussi eu lieu à Ottawa et à Winnipeg, jeudi soir, tandis qu’un autre est prévu vendredi à Vancouver. © Dominic Brassard

Gaz de schiste : consensus chez les universitaires

Une table ronde sur le gaz de schiste, l’économie et l’environnement a eu lieu, mardi, à l’Université de Moncton. Les universitaires réunis affirment qu’on ne possède toujours pas assez d’informations pour exploiter du gaz de schiste au Nouveau-Brunswick.

Selon eux, l’argument économique repose sur le fait qu’on ne connait toujours pas la rentabilité de l’industrie dans la province.

« On ne pourra pas aller de l’avant, si on ne fait pas d’exploration. Et on ne pourra pas aller de l’avant non plus si on ne fait pas de tests, des essais de forage, des fracturations dans des zones contrôlées capables d’amener de la recherche, d’amener plus d’information sur la conséquence du développement », ajoute Marc Duhamel, professeur titulaire d’économie à l’Université du Nouveau-Brunswick.

Les conséquences du développement de l’industrie du gaz de schiste ont retenu l’attention ces derniers mois au Nouveau-Brunswick. Les risques de contamination de l’eau potable, les risques de tremblement de terre, l’impact des produits chimiques sur la santé contribuent aux préoccupations des opposants.

Le panel d'universitaires réunis en conférence
Le panel d’universitaires réunis en conférence

Un peu d’histoire récente…
Le débat sur le gaz de schiste

  • Le sous-sol de plusieurs régions du Québec et du Nouveau-Brunswick regorge de gaz de schiste argileux, une forme de gaz naturel qu’on commence à peine à savoir exploiter.
  • Plusieurs entreprises ont obtenu des permis d’exploration tout le long de la vallée du Saint-Laurent notamment, un territoire où se trouve, entre autres, la majorité des exploitations agricoles du Québec, dans le but un jour de rendre cette région du pays autosuffisante en gaz naturel.
  • L’industrie parle de milliers d’emplois potentiels, les gouvernements eux parlent aussi d’autosuffisance en gaz naturel, mais des citoyens, dont plusieurs regroupés au sein de groupes de pression, s’inquiètent des conséquences environnementales de cette exploitation.

Formation à la désobéissance civile pour contrer l’industrie des gaz de schiste dans le comté de Kent, au Nouveau-Brunswick. (Radio-Canada)

Répartition des gaz de schiste sur la planète.
Répartition des gaz de schiste sur la planète. © Découverte
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