Antony Piazza, 71 ans, a été officiellement accusé lundi en lien avec l’affaire du colis suspect découvert dimanche matin à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau à Montréal. Le juge a refusé de le remettre en liberté.
L’homme d’origine iranienne s’appelait auparavant Houshang Nazemi. Il avait changé d’identité il y a quelques années. Originaire de Téhéran, il avait fui la révolution islamiste et avait immigré au Canada en 1979.
Il fait maintenant face à des accusations de possession d’explosif sans excuse légitime, d’atteinte à la sécurité des aéronefs, pour avoir tenté de transporter ces substances explosives dans un avion, et de méfait, pour avoir gêné l’utilisation de l’aéroport. Il est passible d’une peine maximale de 10 ans de prison.
« Même si aucun explosif n’a été retrouvé en la possession du suspect, [l’accusation de possession d’explosif] est tout de même déposée, étant donné la nature des éléments retrouvés sur lui et cela sans excuse légitime », a précisé le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) dans un communiqué.
L’accusé avait déjà été condamné à 10 ans de prison, en 1985, pour trafic d’héroïne.
Il avait jusqu’à récemment un commerce de vidéos, International Sun Video, et disait travailler comme importateur-exportateur.
Des pièces d’engin explosif, sans explosif
Les policiers ne comprennent pas encore ce qui a mené l’homme à se présenter à l’aéroport dimanche matin vers 5 h 45 avec, dans ses bagages, des éléments servant à la fabrication d’un engin explosif. Le suspect devait prendre un vol à destination de Los Angeles, aux États-Unis.
Dès la découverte de tels éléments suspects, policiers et artificiers ont été dépêchés sur les lieux. Un vaste périmètre de sécurité a été établi et les activités de l’aéroport ont été perturbées.
« Il y avait diverses parties qui composent normalement un engin explosif, mais il manquait un élément important; c’est-à-dire l’explosif lui-même. »— Le porte-parole du SPVM, Ian Lafrenière
Les policiers ont cru que l’individu pouvait avoir un complice à bord du vol et que ce dernier pouvait être en possession des explosifs. « Il y avait d’autres éléments dans la valise qui nous laissaient croire à un engin explosif, c’est pour ça qu’on n’a pas pris de chance et qu’on a fouillé tous les passagers, on a fouillé tous les bagages », poursuit M. Lafrenière.
Le colis a été envoyé à un laboratoire pour y être analysé et les activités de l’aéroport sont revenues à la normale en après-midi.

Devant l’absence d’explosif dans les bagages des autres passagers, les policiers se sont dirigés vers la résidence du suspect – situé sur la rue Airlie dans l’arrondissement de LaSalle, dans le sud-ouest de Montréal – pour trouver des réponses à leurs questions. Les policiers ont mené une perquisition qui s’est poursuivie au cours de la nuit de dimanche à lundi. Son véhicule a également été passé au peigne fin. Les policiers n’ont rien trouvé outre des documents qui sauront expliquer, espèrent-ils, les événements de dimanche.
Les enquêteurs du SPVM ont contacté leurs partenaires, dont leurs homologues de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), sans obtenir plus d’informations éclairantes sur la conduite du suspect. « Bien entendu, dans un dossier comme celui-là, on a rapidement parlé à nos partenaires pour savoir s’ils le connaissaient, et, pour l’instant, on a beaucoup de questions et peu de réponses », poursuit M. Lafrenière.
RCI avec Radio-Canada
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