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De nombreux Canadiens croupissent en prison à l’étranger

Au 10 octobre 2013, 1590 Canadiens étaient incarcérés dans les prisons de plus de 85 pays. La grande majorité, soit 1097 personnes, est détenue aux États-Unis.

Ces chiffres proviennent du ministère fédéral des Affaires étrangères qui a refusé de fournir des détails sur la détention de ces ressortissants ou sur la durée de leur emprisonnement. On ne connaît pas non plus le nombre de cas de détention actuellement contesté par les autorités fédérales.

Si les médias ont fait grands cas de certains de ces prisonniers, dont deux militants canadiens de Greenpeace, Alexandre Paul  et Paul Ruzycki, emprisonnés en Russie ou des Ontariens John Greyson et Tarek Loubani, récemment rentrés au pays après avoir croupi dans une cellule en Égypte, tous n’ont pas cette attention.

Des organismes de défense des droits de la personne gardent à l’oeil quelques-uns de ces dossiers de Canadiens détenus, selon eux, sans motif valable ou encore victimes de violation de leurs droits.

Dans bien des cas, il faut plusieurs années d’efforts avant de réussir à rapatrier ces ressortissants.

Dernièrement, Hamid Ghassemi-Shall a pu rentrer au pays après 64 mois de détention dans une prison de l’Iran, dont une année en isolement.

Hamid Ghassemi-Shall
Hamid Ghassemi-Shall © Amnistie Internationale

Après avoir fui la révolution iranienne de 1979, l’homme s’était établi à Toronto, où il travaillait comme vendeur de chaussures. En 2008, il a été arrêté par les autorités et accusé d’espionnage alors qu’il se trouvait en Iran pour visiter sa mère souffrante. Hamid Ghassemi-Shall aurait pu écoper de la peine capitale, mais la pression internationale, dont un flot de lettres de partisans envoyées au gouvernement iranien, pourrait avoir contribué à le maintenir en vie, selon Amnistie internationale Canada.

Dans chacun de ces cas, il faut user d’une stratégie différente en fonction des particularités du dossier, précise le porte-parole d’Amnistie internationale Canada, John Tackaberry.

Cela peut se traduire par un blitz de relations publiques ou encore par des manoeuvres discrètes en coulisse. La plupart de ces Canadiens n’attirent pas le centième de la médiatisation entourant l’affaire Greyson-Loubani, a-t-il souligné, ce qui rend leur tâche plus difficile en matière de sensibilisation de la population ou de pression à exercer auprès du gouvernement.

Dans le cas de ces deux hommes, le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a joué un rôle déterminant grâce à une campagne de médias sociaux bien orchestrée, et une pétition de 150 000 signatures, mais selon M. Tackaberry, d’Amnistie internationale Canada, d’autres histoires semblables à celles des Ontariens n’ont pas eu la même résonance auprès de la population.

Catégories : International, Politique, Société
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