Le vieux manuscrit sur la sorcellerie conservé à la bibliothèque de l'Université de l'Alberta

Pas d’Halloween sans sorcières…

…et pas de sorcières sans sorcellerie !

En ce jour béni des enfants, dont l’origine remonte aux anciennes coutumes des Celtes, il est difficile de ne pas mentionner le rôle des sorcières qui profitaient de ce moment pour célébrer les rythmes de la lune et du soleil.

L’image de la sorcière, telle que nous la connaissons aujourd’hui, nous vient du Moyen-âge.

Elle pourrait même tenir ses origines d’un manuscrit datant du XVe siècle : « Le Traité de crisme de Vauderie » dont il n’existe que quatre copies dans le monde et dont l’une d’elles a été retrouvée dans la bibliothèque de l’Université de l’Alberta, après avoir traversé l’Atlantique, en 1970, dans les valises d’un collectionneur.

L’Université compte organiser cet hiver une exposition virtuelle de ce très vieil ouvrage publié entre 1460 et 1470.

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« Le Traité de crisme de Vauderie » écrit par Jean Taincture, moine et théologien dominicain.

Selon l’étudiant au doctorat en histoire médiévale à l’Université de l’Alberta, François Pageau, le document risque d’intéresser des historiens d’un peu partout dans le monde.

Voilà pourquoi l’Université envisage de le numériser pour permettre aux historiens, mais aussi au grand public de le voir et de lire son contenu particulier.

L’exposition permettra de jeter un nouveau regard sur des pratiques qui ont dominé d’autres périodes de l’histoire de l’Occident. Entre 1550 et 1750, par exemple, près de 60 000 personnes, surtout des femmes, ont été tuées par des gens qui les accusaient de pratiquer la sorcellerie, note M. Pageau.

« Le Traité de crisme de Vauderie » en serait un reflet d’autant plus que son auteur, Jean Taincture, moine et théologien dominicain, a été membre de l’Inquisition orchestrée par l’Église catholique au Moyen-âge.

Convaincu que Satan existe si Dieu existe, Jean Taincture tente d’élucider les bases de la science appelée démonologie, explique François Pageau.

« Il démontre de façon intellectuelle, ou du moins, il tente de prouver qu’il existe quelque chose qui s’appelle des adorateurs de Satan. Ceux-ci seraient dangereux, présents partout et se cacheraient. Il serait alors très important pour tous les chrétiens de s’en débarrasser », explique le chercheur.

M. Pageau affirme par ailleurs que le manuscrit gardé par son université est l’œuvre originale dont les trois autres versions existantes seraient des copies.

« On a beaucoup de traces qui nous laissent croire que c’est le manuscrit le plus ancien et que certains des manuscrits qui sont en Europe ont été copiés sur celui-là », dit-il.

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François Pageau, étudiant au doctorat en histoire médiévale à l’Université de l’Alberta.
Catégories : Société
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