Ne plus avoir peur de préparer l’après Harper

Le premier ministre canadien livrera le discours le plus attendu de sa carrière

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Le congrès national du parti conservateur a lieu en ce moment dans la ville de Calgary dans l’ouest du Canada. C’est le château fort politique du premier ministre canadien Stephen Harper.

Normalement ce rassemblement politique devait être une célébration des 7 années et demie de pouvoir du gouvernement Harper. Mais ce Congrès se déroule alors que le premier ministre n’apparaît plus capable d’endiguer le flot de la critique et d’étouffer la rumeur du scandale du Sénat canadien.

Ébranlé par les révélations-chocs du scandale des sénateurs, ou le « senatgate » comme certains se plaisent à l’appeler, le premier ministre canadien apparaît chanceler pour la première fois depuis son accession au pouvoir en 2006.

Bref…

• Les sénateurs Mike Duffy, Pamela Wallin et Patrick Brazeau, sont au centre d’un scandale concernant des dépenses indûment réclamées. Ils seraient sur le point d’être suspendus sans salaire du Sénat « pour grossière négligence dans la gestion des ressources de leur bureau ».
• Un des sénateurs conservateurs noyés en plein scandale tente d’entraîner en ce moment vers le fond son premier ministre en affirmant que celui-ci savait beaucoup plus de choses entourant ce scandale qu’il n’a révélé aux Canadiens.

 Une performance déterminante

Au congrès national de Calgary, le chef conservateur devrait livrer la performance et le discours le plus important de sa carrière politique.

Surnommé le « control freak » (contrôleur maniaque) par certains médias anglophones, l’homme qui jusqu’à ce jour semblait capable de tout contrôler autour de lui apparaît être depuis quelques jours l’objet d’une contestation sourde au sein de son parti.

Au sein des électeurs aussi, ça sent la « soupe au lait ». Les questions se multiplient : le premier ministre a-t-il menti? À t-il tenté de cacher la vérité? Et, va-t-il trop loin aujourd’hui pour punir les sénateurs à la source de toute la tempête politique sur le sénat?

Plusieurs observateurs jugent que le jeune et brillant politicien de 54 ans joue peut-être ce week-end rien de moins que sa carrière politique. Il doit rallier ses propres partisans s’il veut espérer calmer la nervosité d’une partie de l’électorat canadien à son égard.

Le saviez-vous?

Le Sénat est la Chambre haute du Parlement du Canada où siègent 105 sénateurs

• Même si leur but est de représenter les provinces, les sénateurs sont sélectionnés par le premier ministre.
• Pour devenir sénateur, on doit être âgé d’au moins trente ans, posséder une terre et l’habiter dans la province qu’on est censé représenter. Les sénateurs quittent dorénavant leur poste à l’âge de 75 ans.
• Ils peuvent être démis de leurs fonctions s’ils omettent de se présenter à deux sessions consécutives du Parlement.
• La constitution regroupe les provinces canadiennes en quatre divisions distinctes, avec un nombre égal de sénateurs: vingt-quatre pour le Québec, vingt-quatre pour l’Ontario, vingt-quatre pour les provinces maritimes et vingt-quatre autres pour l’Ouest canadien Terre-Neuve-et-Labrador, qui ne devint une province qu’en 1949, ne fait partie d’aucune division, mais est représentée par six sénateurs.