Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, au Lac Meech, le 16 décembre

Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, au Lac Meech, le 16 décembre

Régimes de retraite au Canada : les ministres des Finances ne s’entendent pas

Les ministres des Finances des provinces et du gouvernement fédéral, réunis lundi au Lac Meech au Québec, ne sont pas parvenus à s’entendre sur des changements qui pourraient être apportés aux régimes publics de retraite.

Le gouvernement fédéral ne veut pas s’engager davantage dans la bonification du Régime de pensions du Canada, ce qui se traduirait par une augmentation de « taxes » pour les contribuables, selon le ministre d’État aux Finances, Kevin Sorenson.

La plupart des provinces sont pour une hausse des cotisations des employeurs et des travailleurs, mais certains désaccords persistent sur le moment où les changements devraient entrer en vigueur.

M. Sorenson et le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, ont soutenu que dans un contexte économique toujours fragile, la hausse rapide des cotisations pourrait avoir plus d’effets négatifs que positifs, notamment en ralentissant  l’embauche.

Déjà, le ministre ontarien des Finances, Charles Sousa, a avancé que sa province, la plus populeuse du pays,  pourrait faire cavalier seul si aucun accord n’est conclu avec Ottawa.

La ministre manitobaine des Finances, Jennifer Howard, croit aussi qu’il faut augmenter progressivement les cotisations au Régime de pensions du Canada. Elle serait même d’accord pour les doubler.

Deux tiers des travailleurs au pays sans fonds de pension

La question de la bonification des régimes de retraite revient souvent à l’ordre du jour puisque deux tiers des travailleurs au Canada n’ont pas de fonds de pension de leur employeur. Ils devront donc compter sur le régime public de retraite et sur leurs économies personnelles.

Dans plusieurs cas, ce sera insuffisant, explique l’économiste Richard Guay. « Il y a une grappe de la population qui n’a pas de régime de retraite, qui a des revenus décents pendant leur travail, mais n’épargne pas. C’est à peu près 20-25 % de la population », explique-t-il.

Ceux qui gagnent entre 30 000 $ et 80 000 $ par année pourraient voir leur revenu diminuer de moitié à la retraite.

Une retraite loin d’être dorée 

Pendant ce temps, le nombre de retraités qui vivent sous le seuil de la pauvreté augmente au Canada. L’économiste Richard Guay le concède : une bonification des régimes publics de retraite représente tout un dilemme pour les gouvernements. « C’est d’imposer une solution à 100 % des travailleurs parce qu’il y en a 25 % qui n’épargnent pas assez », précise-t-il.

Les prestations publiques comptent pour 39 % du revenu des retraités au Canada. Dans les autres pays de l’OCDE, la moyenne est de 59 %.

RCI, Radio-Canada et La Presse Canadienne

Catégories : Économie, Politique, Société
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