Dr. Tatsuo Sweda, de l'université de Nagoya au Japon  devant un tronc fossilisé près du Fjord Strathcona sur l'île d'Ellesmere au Nunavut en 1990.

Dr. Tatsuo Sweda, de l'université de Nagoya au Japon devant un tronc fossilisé près du Fjord Strathcona sur l'île d'Ellesmere au Nunavut en 1990.
Photo Credit: Courtoisie Dr. Jim Basinger

Île d’Ellesmere au Nunavut : Là où jadis vivaient des chameaux, un projet d’exploitation de mine de charbon peut attendre

Un projet d’exploration minière en vue de mettre sur pied un site d’exploitation d’une mine de charbon directement sur le site d’une forêt fossilisée de l’île Ellesmere au Nunavut a été temporairement arrêté.

La société Canada Coal a retardé son programme d’exploration sur l’île d’Ellesmere d’au moins un an et, par le fait même, a retiré sa demande auprès des autorités territoriales, afin de se pencher sur une série d’interrogations et de manifestations d’inquiétudes émises par des chercheurs de partout au Canada et même des États-Unis.

Le permis d’exploitation de Canada Coal porte sur plus de 7 000 kilomètres carrés, essentiellement sur la péninsule Fosheim de l’île d’Ellesmere. La société minière avait proposé de mettre sur pied une équipe de 20 à 30 personnes qui auraient réalisé une cartographie de la région et plusieurs forages exploratoires.

Reste que ce projet suscite la controverse.

La péninsule de Fosheim est un site reconnu de fossiles uniques, notamment d’alligators, de tortues et de primates qui peuplaient cette ile de l’Arctique canadien il y a 50 millions d’années. On y trouve aussi des restes de chevaux et de castors qui peuplaient le site il y a de cela à peine quelques millions d’année.

Un site paléontologique magnifique

Dr. Jim Bassinger, paléontologue, Université de la Saskatchewan
Dr. Jim Bassinger, paléontologue, Université de la Saskatchewan © Courtoisie, Dr. Jim Bassinger

Le paléontologue Jim Basinger de l’Université de la Saskatchewan affirme que « c’est magique de trouver quelque chose de neuf, quelque chose que personne n’a vu à ce jour et qui est en fait une pièce manquante du puzzle de l’évolution ».

Le professeur Basinger a passé des années à explorer les sites archéologiques sur les îles d’Ellesmere et d’Axel Heiberg à la recherche de plantes fossilisées. Il est l’un des scientifiques qui a écrit au gouvernement du Nunavut afin de souligner l’importance scientifique de cette région.

« Tous les fossiles que nous trouvons nous permettent d’en apprendre un peu plus à chaque fois sur les climats polaires et sur les changements climatiques. »

En mars 2013, des chercheurs du Musée canadien de la Nature à Ottawa ont fait la manchette à l’international en présentant des os momifiés de chameaux trouvés dans la région du Fjord Strtathcona, la latitude la plus nordique où des os du genre auraient été trouvés.

In March, researchers at Ottawa’s Canadian Museum of Nature made

Ours polaires et caribous de Peary

Le projet minier de Canada Coal soulève également des inquiétudes au sein de la population du Nunavut.

Le ministère de l’Environnement du territoire souligne que le secteur ciblé pour effectuer des forages en en plein dans un secteur où vivent des animaux protégés par la Loi sur les espèces en péril du Canada. On y retrouve notamment des ours polaires et des caribous de Peary.

D’autres consultations prévues chez Canada Coal

En mettant son projet en veilleuse, Canada Coal évite ainsi le sort qu’a connu Weststar Resources, une compagnie qui a déjà détenu des permis d’exploration sur la péninsule de Fosheim.

En 2010, les évaluateurs environnementaux du gouvernement du Nunavut ont rejeté les projets d’exploration de Weststar Resources en citant des craintes de même nature. Peu de temps après, Weststar a vendu ses permis d’exploration à Canada Coal.

Canada Coal affirme vouloir mettre sur pied un « groupe de travail » formé de ses représentants, d’officiers d’agences de réglementation et de délégués de la population de Frise Fjord.

Ce qui ne veut pas dire que le projet soit mort et enterré, loin de là.

Le professeur Basinger souligne « qu’en vertu de la paléontologie, on puisse exclure tout projet minier pour l’ensemble de la région. Par contre, de façon pragmatique, on pourrait préserver une partie du territoire.»

Quant aux citoyens de Grise Fjord, leur représentant Larry Audlaluk affirme : « Nous ne sommes contre eux, nous ne sommes pas contre le développement. Nous voulons prendre le temps de bien faire les choses.»

Catégories : Environnement et vie animale, Internet, sciences et technologies, Société
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