Stephen Harper provoque beaucoup de réactions avec ses prises de position en Israël
Les visites officielles au Moyen-Orient d’un premier ministre canadien n’attirent généralement pas l’attention des médias dans le monde, mais son discours de lundi, devant la Knesset ( le Parlement israélien), continu de faire exception à cette règle.
L’appui sans équivoque de M. Harper envers l’État hébreu et ses commentaires envers les autres pays qui critiquent trop Israël ont fait la Une de plusieurs grands journaux.
Des articles et des billets de blogue sur des sites bien connus, tel que le Wall Street Journal, le Washington Post et The Economist ont regroupé les réactions diverses publiées ailleurs dans le monde.
Aide-mémoire…
- Lundi, le premier ministre canadien a dénoncé le « nouveau visage de l’antisémitisme » qui prend forme dans le monde et qui se cache sous plusieurs des critiques formulées à l’égard d’Israël. Il affirme que les critiques à l’endroit d’Israël sont dans les faits des critiques dirigés contre le peuple juif d’Israël.
- Stephen Harper a expliqué à la Knewsset que c’est donc en réaction à cette montée d’antisémitisme que son gouvernement à décider d’une politique qui offre le soutient indéfectible du Canada à Israël .
- Dans son discours historique à Jérusalem Stephen Harper a expliqué que le Canada a le devoir de ne pas critiquer publiquement, mais uniquement en privé certains gestes de l’état hébreu.
- Stephen Harper trouve déplorable que des pays ainsi qu’une certaine frange de la communauté intellectuelle expriment leur haine envers Israël et tiennent ce pays responsable des problèmes au Moyen-Orient. Il s’agit selon lui d’une nouvelle forme d’antisémitisme.
Au Moyen-Orient
Al Jazeera, se dit « estomaqué » en éditorial par les propos du premier ministre, car ils sont même moins nuancés, que ceux qui sont affichés sur des sites gouvernementaux officiels du Canada.
Al Jazera estime que la réputation du Canada pourrait souffrir de cet unilatéralisme : « Lorsque M. Harper quittera la politique, le Canada, ses habitants et ses fonctionnaires pourront certainement revenir à un rôle plus naturel, mais entre-temps, le coût est payé par l’effacement d’un pays exceptionnel : les positions de M. Harper sur la question du Proche-Orient importent moins que les dégâts provoqués à la réputation canadienne ».
En Angleterre
Le magazine anglais conservateur The Economist, remet en question dans un de ses articles l’utilité d’un tel appui canadien envers Israël, en raison du faible volume d’échanges commerciaux entre les deux pays, et de la taille relativement peu importante de l’électorat juif au Canada ( 350 000 personnes sur une population de presque 36 millions ).
En Israël
La presse israélienne est majoritairement positive à l’endroit des propos de Steven Harper.
Le quotidien Haaretz souligne toutefois en éditorial que les éloges sans ambages de M. Harper n’auront qu’un bien faible impact sur la suite des négociations de paix qu’il affirme soutenir et que ses mots pourraient au contraire alimenter les troubles politiques en Israël. Le quotidien écrit : « Son discours n’a fait qu’alimenter l’instinct de répression de Nétanyahou et renforcé ses sentiments de victimisation et d’isolationnisme qui existent déjà chez lui », poursuit l’éditorial. Harper a fait reculer Nétanyahou de plusieurs mois en ce qui concerne son point de vue du processus de paix. »
Au Canada pendant ce temps les réactions sont très partagées
Le quotidien LaPresse de Montréal se demande au nom de qui parle M. Harper : « M. Harper a des idées claires et il les défend avec aplomb. Le seul problème, c’est que ce point de vue tranché n’est pas fidèle à l’opinion, beaucoup plus nuancée, d’un grand nombre de Canadiens. Les dirigeants israéliens s’y prennent souvent mal pour faire valoir les droits de leur peuple devant l’opinion internationale. Nous déplorons que Tel-Aviv n’agisse pas toujours de façon à faciliter la conclusion d’un accord de paix avec les Palestiniens. La politique de colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est nous semble particulièrement néfaste. Quand notre premier ministre n’exprime aucune de ces réserves, il ignore la diversité de points de vue existant au Canada sur ces sujets. »
Le Toronto Sun affirme que Stephen Harper vise très juste par ses propos sur la montée de l’antisémitisme : « Les militants critiquent Israël, mais ignorent, pour citer un exemple, la persécution des homosexuels par l’Autorité palestinienne. Considérant qu’Israël est de loin le pays le plus progressiste de la région sur cette question. »
Le Chronicle Herald affirme que le Canada rate une opportunité. Le quotidien explique qu’en ne demandant aucun compte à ses hôtes de faire face aux responsabilités d’un rétablissement de la paix dans la région qui relèvent de leur pouvoir, Stephen Harper perd une occasion d’amener un changement bénéfique sans lequel une autre génération d’Israéliens et Palestiniens ne pourra grandir dans la paix.
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Pas question de formuler des critiques à l’endroit d’Israël – Radio-Canada
Liens externes
Au nom de qui parle M. Harper? – LaPresse
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