Des Canadiens d’origine ukrainienne estiment que c’est le temps de frapper plus fort
La Russie et les pays occidentaux s’accusent mutuellement de pressions dans la crise actuelle, née il y a deux mois du refus du président ukrainien de signer un accord de libre-échange avec l’Union européenne, lui préférant une bouée de sauvetage lancée par Moscou.
Le Canada, qui a été une des premières nations occidentales il y a 20 ans à soutenir au grand jour la quête démocratique des citoyens ukrainiens, s’en est tenu jusqu’à maintenant à quelques déclarations de bons sentiments envers les manifestants et des commentaires réprobateurs à l’endroit de l’actuel gouvernement ukrainien. Mardi, le gouvernement canadien a adopté une première petite mesure punitive dirigée contre la classe politique de ce pays, mais il l’a lui-même qualifiée de « symbolique ».
Pendant ce temps, plusieurs manifestants et représentants de la communauté ukrainienne au Canada, forte de plus d’un million de membres, augmentent la pression pour que le Canada soit plus actif dans le dossier.
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Le saviez-vous?
Le Canada et l’Ukraine entretiennent de très étroites relations
- Les liens d’amitié entre nos deux pays se sont tissés au fil de nombreuses générations d’immigrants ukrainiens au Canada.
- Le 2 décembre 1991, le Canada a été le premier pays occidental à reconnaître l’indépendance de l’Ukraine.
- Le Canada a fourni de nombreux efforts et ressources pour soutenir la transition démocratique en Ukraine, la réforme de son système politique et de son économie, ainsi que son intégration au sein de structures et d’institutions internationales, notamment euro-atlantiques.
- Ces efforts se sont intensifiés depuis la « Révolution orange » de décembre 2004. Plusieurs Canadiens ont en effet pris part à des missions d’observation électorale en Ukraine, lors des élections présidentielles en décembre 2004 et en janvier-février 2010, puis à nouveau lors des élections législatives de mars 2006 et de septembre 2007.

Des événements qui se bousculent de 24 heures en 24 heures
Mardi, le premier ministre ukrainien Mykola Azarov annonçait sa démission. Elle est suivie quelques heures plus tard par celle de tout le gouvernement.
Puis des lois anti-manifestations, adoptées à la va-vite il y a une dizaine de jours et qui avaient entraîné la radicalisation de la mobilisation des opposants, ont été révoquées sur-le-champ par les parlementaires de ce pays.
Et voilà qu’au lever du lit jeudi, les Canadiens d’origine ukrainienne se sont réveillés avec la nouvelle que le président ukrainien, homme fort qui a semé la tempête, s’en va pour quelque temps en congé de maladie.


L’opposition se félicite, mais elle veut maintenant la tête du président
Vitali Klitschko, l’un des principaux leaders de l’opposition, estime que tout cela ne représente pas la victoire, mais un pas vers la victoire. Selon lui, « cela calmera les gens pendant un mois au plus. Nous devons maintenant casser le système ».
Des membres de la communauté canado-ukrainienne et des députés de l’opposition ont lancé eux aussi un appel au gouvernement canadien de Stephen Harper, mercredi, afin que le gouvernement canadien durcisse les sanctions contre Kiev en réaction à la violente répression des manifestations agitant le pays depuis l’an dernier.
Liens externes
Ottawa interdit l’entrée au Canada aux hauts dirigeants de l’Ukraine – Le Devoir
Ambassade du Canada en Ukraine
Les Ukraino-Canadiens – Wikipédia
Crise en Ukraine – Radio-Canada
Entrevue avec Dominique Harel, titulaire de la chaire d’études ukrainiennes à l’Université d’Ottawa
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