Manifestation d'opposants au projet d'inversion du pipeline 9B d'Enbridge, le 21 décembre, à Repentigny

Manifestation d'opposants au projet d'inversion du pipeline 9B d'Enbridge, le 21 décembre, à Repentigny au Québec.

Inversion de l’oléoduc 9B d’Enbridge: des maires et des organismes posent leurs conditions

La Communauté métropolitaine de Montréal, l’Union des producteurs agricoles du Québec et l’organisme Équiterre demandent aux gouvernements à Québec et à Ottawa ainsi qu’à la société albertaine Enbridge de mettre en œuvre rapidement les recommandations faites en décembre concernant l’inversion prévue du pipeline 9B d’Enbridge vers l’est du pays.

Le projet d’Enbridge vise l’inversion du flux de l’oléoduc entre North Westover, près de Hamilton en Ontario, et Montréal au Québec.

Le trajet de la ligne 9B d'Enbridge
Le trajet de la ligne 9B d’Enbridge © Enbridge

L’Office national de l’énergie, l’organisme fédéral de réglementation dans ce domaine, doit se prononcer prochainement sur ce projet controversé.

Le maire de Montréal, Denis Coderre, qui est aussi président de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), demande que les recommandations de la commission parlementaire qui a tenu des audiences en 2013 soient rapidement prises en compte. La CMM réclame notamment des garanties concernant la sécurité des citoyens et la protection de l’environnement. Les municipalités veulent aussi que la compagnie prévoie un fonds en cas de catastrophe, qui s’élèverait à 1 milliard de dollars. Denis Coderre demande également à Ottawa de soumettre les oléoducs au règlement sur le transport des matières dangereuses.

Il a ainsi répété certaines des demandes qu’il avait formulées en décembre.

Le maire de Montréal, Denis Coderre, accompagné du responsable des infrastructures au comité exécutif, Lionel Perez
Le maire de Montréal, Denis Coderre, accompagné du responsable des infrastructures au comité exécutif, Lionel Perez © Radio-Canada

« Nous sommes d’accord avec l’inversion du pipeline. Mais ce n’est pas un chèque en blanc. On ne veut pas être les dindons de la farce là-dedans », a dit le maire Coderre lors d’une conférence de presse conjointe à Montréal. « Je demande au gouvernement du Québec d’utiliser tous les outils pour permettre une décision éclairée », a-t-il ajouté.

« Il faut aussi parler de développement économique. Il ne faut pas que ce pipeline-là ne soit qu’un droit de passage. On n’a pas un droit de servitude », poursuit-il.

L’organisme Équiterre s’inquiète tout particulièrement des risques pour la santé et l’environnement.

« Depuis la fin de la commission parlementaire, c’est le silence radio. Elle a posé 18 conditions. Québec doit nous dire ce qu’on va faire de ces 18 conditions », a dit de son côté Steven Guilbeault, porte-parole d’Équiterre.

« L’Office de l’énergie doit se prononcer dans les prochaines semaines, sinon dans les prochains jours [sur ce projet]. Si Québec ne bouge pas rapidement, il aura laissé tout le champ libre au fédéral pour décider de ce qui va se passer dans ce dossier. C’est inacceptable. Il y a beaucoup d’enjeux locaux, comme la qualité de l’infrastructure, les risques, et les émissions de gaz à effet de serre », a ajouté M. Guilbeault.

L’Union des producteurs agricoles (UPA) a aussi fait part de ses craintes.

« On a des inquiétudes concernant la santé de nos terres et des cours d’eau. Enbridge a fait 600 tests mais n’a pas partagé le résultat de ces inspections chez les producteurs », affirme Marcel Groleau, pdg de l’UPA. M. Groleau se demande aussi ce qu’il adviendra du pipeline dans plusieurs années, quand il ne sera plus sous responsabilité fédérale. « Il y a un flou, une zone grise. Est-ce que ça deviendrait de responsabilité provinciale? » demande-t-il.

Le maire de Terrebonne, Jean-Marc Robitaille, demande de son côté que les municipalités soient informées de tout incident le long du pipeline. « Nous avons appris par hasard qu’un déversement de 4000 litres de pétrole avait eu lieu à la station de pompage d’Enbridge à Terrebonne au Québec, le 12 mai 2011. Cette situation ne doit plus se reproduire. »

C’est au gouvernement fédéral que revient la décision finale concernant ce projet. Une décision de l’Office national de l’énergie est attendue au plus tard le 19 mars 2014.

RCI et Radio-Canada

Catégories : Économie, Environnement et vie animale, Politique
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