Protéger les bélugas de la Baie d'Hudson

Protéger les bélugas de la Baie d'Hudson

Le Manitoba veut une meilleure protection des bélugas de la Baie d’Hudson

Le gouvernement de la province du Manitoba promet d’accroître les mesures de protection d’une des plus importantes populations mondiales de bélugas avec l’augmentation prévue du trafic maritime  dans leur territoire estival de l’ouest de la Baie d’Hudson.

Le ministre provincial de la Conservation et de la Direction des eaux (Minister of Conservation/Minister of Water Stewardship), le néo-démocrate Gord Mackintosh, affirme que la population des bélugas de la Baie d’Hudson est en bonne santé pour le moment et que la province entend la voir le rester. Avec l’augmentation du trafic maritime cargo dans le Nord, monsieur Mackintosh veut minimiser au maximum ses impacts potentiels sur cette population de mammifères marins qui sont des icônes vivants de la région.

« Nous sommes à développer une stratégie de nature préventive en ce qui a trait d’une part à l’augmentation du trafic maritime à venir et, d’autre part, avec l’augmentation de l’utilisation à venir de l’eau à des fins industrielles. Il est essentiel que nous arrivions à mettre en place une saine coexistence.»

On retrouve près de la côte sud de la Baie d’Hudson l’une des plus importantes concentrations de bélugas au monde dès la fonte des glaces au printemps.

Près de 60 000 de ces mammifères marins mirent vers trois estuaires manitobains pour se nourrir et pour mettre bas. Ces estuaires peu profonds leur permettent de se mettre à l’abri des épaulards qui ne peuvent s’y aventurer.

De nombreux observateurs de cette faune marine soulignent que les bélugas doivent être protégés face à l’inéluctable augmentation de l’industrialisation nordique et au trafic maritime qui en découlera en raison du réchauffement climatique et de la fonte des glaces.

La compagnie Omnitrax Canada, qui gère le port de Churchill sur la Baie d’Hudson, affirme pouvoir éventuellement générer une activité maritime annuelle – et non plus saisonnière – avec l’utilisation de brise-glaces adaptés à cette fin.  Omnitrax Canada entend également acheminer des millions de litres de pétrole brut par son chemin de fer nordique vers le port de Churchill pour ensuite le transborder sur des pétroliers qui navigueraient par la suite sur la Baie d’Hudson et l’Océan Arctique avant d’atteindre la haute mer.

Le ministre Mackintosh souligne que le gouvernement dont il fait partie se penche sur des limitations de navigations dans les estuaires sous sa juridiction. Du même souffle, la province demande au gouvernement canadien d’en faire plus pour protéger les bélugas dans les eaux fédérales.

Chris Debicki, directeur pour le Nunavut du Pew Charitable Trusts Oceans North Canada, souligne pour sa part que les bélugas reviennent d’année en année dans les mêmes estuaires.

Un seul déversement de pétrole, un seul barrage en amont pourraient avoir des effets dévastateurs sur ces mammifères.

« Il est prioritaire qu’avant même de voir une augmentation de quelque taille que ce soit, de quelque nature que ce soit dans le secteur, qu’un plan de protection à long terme soit mis en place, » martèle-t-il. « Nous ne disons pas que le développement soit nuisible en soi. Nous disons qu’une saine population de bélugas doit être au cœur de toute politique en ce sen. »

Le critique de l’Opposition en matière de conservation, Shannon Martin (Parti progressiste-conservateur), souligne avoir vu de près ces bélugas nordiques. Il croit que, pour le moment, le projet gouvernemental, bien que louable, manque de corps et de profondeur.

« Cette population de bélugas nordiques est une composante importante de notre offre touristique nordique. Cela dit, nous devons absolument tenir compte des cultures locales des Premières Nations. Comme ce sont là des animaux migrateurs, leur protection doit être  de nature partagée, ce qui dépasse le simple cadre provincial.»cp-hudson-bay-belugas

Catégories : Économie, Environnement et vie animale, International, Société
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