Après 30 ans d’existence, le Comité québécois femmes et développement croit que les luttes à mener dans le combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes sont encore immenses.
L’organisme créé en 1984 pour favoriser les liens de solidarité entre les groupes de femmes du Sud et du Nord, organise le colloque « Coopérer pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans le monde : 30 ans de défis et de réalisations », à Montréal le 6 et 7 mars.
« Il ne faut pas penser que parce qu’il y a eu des acquis on a fini le combat. » — Julie Martineau, chargée de programme en égalité entre les femmes et les hommes de l’association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI).
Malgré des accomplissements importants en ce qui a trait à la participation politique, à l’autonomie économique des femmes et à la lutte contre les violences, plusieurs enjeux inquiètent le comité.
L’un des plus importants est celui de garantir que la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes demeure une priorité pour gouvernement canadien à l’international, dit Julie Martineau, chargée de programme en égalité entre les femmes et les hommes de l’association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI).
« Le gouvernement canadien doit continuer à supporter les ONG québécoises. Pour que ces initiatives aient lieu… on a besoin évidemment du nerf de la guerre, c’est-à-dire l’argent, » dit-elle.
Mme Martineau déplore que la question de la santé sexuelle et reproductive ait été mise de côté à l’agenda mondial. Des droits acquis de longue date, comme le droit à l’avortement et à la contraception, sont aujourd’hui remis en question par un certain nombre d’acteurs politiques et religieux.
« Ces droits ne doivent pas être remis en cause pour quelque motif que ce soit. Ce sont des droits humains », affirme-telle.
Sur le plan international, le Comité veut s’assurer que l’égalité entre les femmes et les hommes demeure à l’agenda du Programme de développement pour l’après-2015 de l’ONU.
« Il ne faut pas penser que parce qu’il y a eu des acquis on a fini le combat, » rappelle-t-elle.
Les défis au Québec
Même si le Comité représente les organismes qui œuvrent à l’international, il reste solidaire des luttes menées au Québec.
« C’est sûr qu’au Québec, depuis 30 ans les femmes ont acquis beaucoup plus de place qu’avant dans les universités, les entreprises, la participation politique… Je pense qu’il reste encore beaucoup de défis en matière d’équité salariale, de parité politique, de lutte contre la violence conjugale, par exemple, » dit-elle.
« On appui la Fédération des femmes du Québec et les groupes de femmes au Québec dans … la Marche mondiale des Femmes, qui a lieu tous les cinq ans et qui aura lieu prochainement en 2015, » dit Mme Martineau.
« C’est important de créer des solidarités équitables, égales, entre les gens du Sud et les gens du Nord. On a tous à s’apporter, à s’entraider dans nos luttes, »
Au Québec, 65 organismes travaillent auprès de groupes de femmes dans plus de 100 pays à travers le monde, pour leur offrir un appui à la fois financier et technique, des échanges qui permettent aux femmes dans les pays en développement d’acquérir de nouvelles compétences et de nouvelles techniques d’intervention.
Julie Martineau, chargée de programme en égalité entre les femmes et les hommes de l’association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), s’entretient avec Gilda Salomone sur le Colloque « Coopérer pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans le monde : 30 ans de défis et de réalisations ».
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