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Photo Credit: AFP / Neilson Barnard

Vol de téléphones: Un fléau difficile à combattre?

Le vol de téléphone mobile est sur le point de devenir la première cause de vols dans plusieurs grandes villes. Un fléau, jugé grave par certains politiciens ce qui les a incités à prendre des mesures législatives pour le combattre. Est-ce qu’une telle initiative pourrait être efficace?

Le «Kill Switch» va- il tuer le vol des téléphones mobiles ?

Aux États-Unis, presque un vol sur trois porte sur un téléphone mobile, selon la FCC ( l’organisme américain qui réglemente les télécommunications) . Dans certaines grandes villes comme San Fransisco, New York, cette proportion frôle 50% des vols!

Les pertes absorbées par les consommateurs volés sont estimées 2013 à plus que 30 milliards de dollars.

Afin d’endiguer ce phénomène grandissant, des politiciens américains notamment des gouverneurs et des sénateurs ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Cinq sénateurs démocrates ont déposé un projet de loi  qui exigerait l’installation d’un «bouton d’émergence» ( «Kill Switch») dans les téléphones intelligents vendus aux États-Unis.

Le «Kill switch» est un logiciel (service en ligne) qui permet aux propriétaires de téléphones volés ou perdus de les désactiver à distance et de les rendre ainsi dysfonctionnels.

Ces politiciens américains estiment que cette mesure  « dissuadera les voleurs en permettant à toute victime d’engager rapidement une procédure pour protéger ses données et son identité […] tout en rendant son téléphone inopérant, donc invendable au marché noir »

Abattu pour un iPhone

Le vol des téléphones intelligents, qualifié par les policiers de «vol d’opportunité», est souvent accompagné d’actes de violence. Les propriétaires pourraient y laisser leur vie à l’instar du Britannique Chris Peerce, qui a été abattu par machette.

En Colombie, en 2013, où 1.6 million de cellulaires ont été volés, 16 personnes ont été assassinées dans des tentatives de vols de leurs téléphones intelligents. Le crime organisé et les cartels de la drogue y sont impliqués.

Ayant une bonne valeur marchande  et une forte demande, les téléphones intelligents sont devenus des produits prisés autant localement qu’à l’étranger notamment dans certains pays: Un iPhone, par exemple, vendu au Canada à 199$ avec un contrat de 2 ans peut se détailler à 2000$ au Hong Kong, au Brésil et en Argentine à cause des taxes d’importations et de ventes.

En l’absence d’une coopération internationale efficiente, des milliers de téléphones volés sont revendus librement dans des marchés étrangers.

Le manque de volonté des fournisseurs de services téléphoniques

Souvent pointés du doigt, par les consommateurs, les policiers et même par les manufacturiers de cellulaires, pour leur manque de volonté de lutter contre le vol des téléphones mobiles, plusieurs opérateurs téléphoniques n’ont pas infirmé ce reproche: Un client dont le téléphone a été volé ne peut pas le désactiver à moins qu’il ait acheté de l’opérateur une «assurance» contre le vol. Il doit, en plus continuer d’honorer son contrat. Il achètera de surcroit un nouveau téléphone. de son fournisseur de service comme l’a rapporté un reportage de l’émission la Facture de Radio Canada

Les opérateurs de téléphonie ont refusé de vendre des cellulaires Samsung dotés d’un utilitaire qui suspend le fonctionnement de l’appareil afin de préserver leurs revenus liés à la vente d’assurance, selon George Casgon, le procureur général de San Fransisco et ardent militant pour des mesures sévères contre le vol de téléphones. Les revenus des opérateurs américains, en 2013, liés aux ventes d’assurance contre le vol de téléphones sont estimés à 7.8 milliards de dollars

En introduisant la reconnaissance digitale dans son dernier iPhone 5S, Apple compte mieux sécuriser son téléphone et décourager les voleurs. L’efficacité de cette «option sécuritaire», jugée par certains utilisateurs relativement complexe,  reste encore à prouver.

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Zoubeir Jazi
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Catégories : Internet, sciences et technologies
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