L’Ontario craint que cet accord mène à une augmentation subite et marquée des importations de véhicules coréens. Le gouvernement de cette province demande donc au gouvernement fédéral de renforcer l‘accord de libre-échange avec la Corée du Sud, afin de mieux protéger son importante industrie automobile.
Le ministre ontarien du Développement économique, Eric Hoskins, souligne que pour chaque voiture que le Canada exporte vers la Corée, une cinquantaine sont importées du pays asiatique.
Il appréhende que la période d’élimination des tarifs douaniers acceptée par le gouvernement fédéral « ne donne pas à notre secteur le temps dont il a besoin pour s’adapter ».
Le Canada a accepté d’éliminer d’ici trois ans le tarif douanier de 6,1 % qu’il imposait aux véhicules légers sud-coréens. L’Ontario demandait que ces tarifs soient estompés sur la plus longue période possible, mais, finalement, l’élimination se fera sur une période plus courte que les cinq ans qu’ont eus les États-Unis et les sept ans qu’a eus l’Union européenne pour les abolir.
En revanche, les conservateurs fédéraux soulignent que Séoul a accepté de supprimer ses tarifs douaniers pour les produits automobiles canadiens dès l’entrée en vigueur de l’accord.

Quoi qu’il en soit, le ministre Hoskins est « déçu » qu’Ottawa n’ait pas pu négocier une « disposition de rétablissement », comme celle obtenue par les États-Unis, qui lui aurait permis de rétablir des tarifs douaniers dans le cas où la Corée du Sud imposerait des barrières déguisées, telles que des normes de sécurité extraordinaires pour les véhicules assemblés au Canada.
Faute de protections supplémentaires pour l’industrie canadienne de l’auto, l’Ontario demande à Ottawa de former un groupe de travail qui présenterait des rapports mensuels, « ce qui permettrait à notre gouvernement d’instaurer rapidement des mesures de protection, le cas échéant ».
De son côté, le président national du syndicat Unifor, qui représente notamment les travailleurs de l’auto en Ontario, appréhende la perte de 30 000 emplois dans le secteur manufacturier, en particulier celui de l’automobile.
Les constructeurs d’automobiles et leurs fournisseurs de pièces emploient 93 000 personnes en Ontario. Près de 500 000 emplois indirects dépendent par ailleurs de cette industrie. Les trois grands fabricants automobiles nord-américains, GM, Chrysler et Ford, ont déjà fait part de leurs craintes quant à un accord de libre-échange avec la Corée du Sud.
RCI avec Radio-Canada
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