Retrait du Canada d’Afghanistan

C’est la suite des choses en Afghanistan qui imprimera dans les livres d’histoires le mot victoire ou le mot défaite pour décrire tous les efforts du Canada dans ce pays.

Les derniers militaires canadiens à quitter le sol afghan ont été accueillis en héros mardi à leur retour au Canada. Pour les familles, il s’agissait d’un évènement heureux. Fini les missions à répétition en territoire autrefois ennemi, et aujourd’hui encore trop souvent hostile.

Un lourd courant de nostalgie pesait sur une partie de la foule et des dignitaires venus accueillir nos derniers héros. On se retire de l’Afghanistan avec le désir de ne plus jamais vouloir y retourner. Les Canadiens y seraient très hostiles et les politiciens ont perdu le goût d’aller se battre dans une aventure qui a coûté très cher et où la mission semble avoir été atteinte au mieux à moitié.

Aide-mémoire

• En 2001, le Canada, sous le premier ministre libéral Jean Chrétien, rejoint une coalition menée par les États-Unis pour anéantir les talibans et débusquer Al-Qaeda, en réponse aux attentats du 11 septembre 2001.
• Le Canada y envoie premièrement des forces spéciales et des groupes d’infanteries légères servant sous commandement américain, mais dès 2003 notre pays décide de contribuer des forces tactiques à la Force internationale d’assistance et de sécurité (OTAN).
• Jusqu’en 2005, la présence militaire canadienne en Afghanistan était largement centrée en périphérie des combats dans les zones plus pacifiées du sud-ouest de ce pays.
• Au plus fort des combats, la présence militaire canadienne s’élevait à plus de 2000 soldats.

Une sortie militaire côté court et non côté jardin

Les Canadiens se retirent donc de l’Afghanistan un peu comme une souris, un pays dans lequel ils s’étaient pourtant investis avec force. Ce retour respire la tristesse, le regret mêlé à un vague sentiment d’échec. La question sur les lèvres de plusieurs Canadiens est : ce coup d’éclat militaire ou humanitaire était-il vraiment nécessaire?

Mais beaucoup de voix s’élèvent et affirment que oui au contraire. Des femmes canadiennes préoccupées par le sort des femmes afghanes aux milieux diplomatique ou politique qui soutiennent que le Canada a rétabli une crédibilité devenue chancelante au sein de l’OTAN.

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La décision de déployer nos militaires aurait été prise en coup de vent

Le déploiement de l’armée canadienne a été pris avant même qu’une équipe de reconnaissance effectuant des recherches sur le terrain ait pu faire son rapport.

Selon des propos recueillis récemment par la Presse Canadienne, des responsables de l’ancien département asiatique de l’Agence canadienne de développement international s’étaient dits « surpris et fâchés » que la décision eût été prise sans un processus de consultation approprié.

Les responsables canadiens auraient notamment sous-estimé l’importance des dangers auxquels s’exposeraient nos militaires. Or l’absence d’organisations humanitaires internationales en Afghanistan aurait été un indicateur important de la violence omniprésente sur le terrain. Ce recul des ONG s’est d’ailleurs accéléré au printemps 2006, lorsque quatre de leurs employés ont été enlevés et tués.

Le Canada et la communauté internationale ont été surpris par l’ampleur et la vigueur de l’insurrection talibane notamment en 2007. Mais selon une enquête de la Presse Canadienne il appert que les services américains de renseignement avaient bel et bien mis en garde l’armée canadienne dès 2005 de la présence sur le terrain de talibans plus forts et mieux armés qu’initialement prévu.

Liens externes

L’échec du Canada en Afghanistan – Conseil international du Canada

Afghanistan: des questions au moment de partir – Métro Montréal

Afghanistan : tous les conteneurs militaires de retour au pays en mars – Huffington Post 

Les derniers soldats déployés en Afghanistan sont rentrés à Ottawa – 18 mars 2014 – Radio-Canada