Des employés canadiens de cette franchise de McDonald's à Victoria se plaignent parce que leurs heures de travail diminuent pendant que celles de travailleurs étrangers temporaires philippins augmentent.

Des employés canadiens de cette franchise de McDonald's à Victoria se plaignent parce que leurs heures de travail diminuent pendant que celles de travailleurs étrangers temporaires philippins augmentent.
Photo Credit: Radio-Canada

Création d’emplois indigestes chez McDonald’s

Des travailleurs des Philippines auraient été embauchés alors que des travailleurs canadiens au chômage étaient pourtant disponibles et prêts à occuper ces emplois.

Trois restaurants appartenant à la chaîne de restauration rapide McDonald’s au Canada se retrouvent sous les projecteurs des enquêteurs du gouvernement canadien. Cela se produit à la suite de révélations faites il y a quelques jours par des travailleurs de la chaîne de restaurants à une équipe de CBC/Radio-Canada.

On soupçonne ces établissements situés dans la ville côtière de Victoria en Colombie-Britannique, tout à fait à l’ouest du pays, d’avoir abusé illégalement du Programme des travailleurs étrangers temporaires.

Selon les résultats préliminaires de l’enquête des autorités gouvernementales, le franchisé aurait menti dans le formulaire visant à recevoir l’autorisation d’employer des travailleurs étrangers temporaires.

Cette embauche illégale dans trois restaurants de Victoria aurait eu lieu parce que le propriétaire estimait que les étrangers sont plus performants ou moins paresseux que les Canadiens, selon des informations qu’a obtenu le réseau national de télévision CBC qui a contribué à mettre au jour toute l’affaire.

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Kalen Christ affirme que son établissement à Victoria fait venir des travailleurs philippins, tout en coupant dans les heures de travail des employés locaux et en refusant des dizaines de demandes d'emploi provenant de Canadiens apparemment qualifiés.
Kalen Christ affirme que son établissement à Victoria fait venir des travailleurs philippins, tout en coupant dans les heures de travail des employés locaux et en refusant des dizaines de demandes d’emploi provenant de Canadiens apparemment qualifiés. © CBC

Une accusation sérieuse passible de la prison

Le ministre de l’Emploi et du Développement social et ministre du Multiculturalisme, Jason Kenney, a confirmé lundi que le propriétaire de la franchise McDonald’s de ces trois établissements pourrait faire face à une poursuite criminelle au terme de l’enquête gouvernementale.

L’Agence des services frontaliers du Canada pourrait notamment porter des accusations en vertu de la loi sur l’immigration. Selon le ministre, le propriétaire pourrait écoper d’une peine maximale de prison de cinq ans et d’une amende pouvant aller jusqu’à 100 000 $.

La compagnie McDonald’s pourrait aussi annoncer des mesures punitives. Pour le moment, elle a ouvert sa propre enquête sur le restaurateur présumé fautif et assure maintenant la gestion des restaurants ciblés par l’enquête du gouvernement.

Il appert aussi que les travailleurs des Philippines pourraient être expulsés si l’on devait confirmer qu’ils sont entrés au Canada illégalement

Le ministre fédéral de l'Emploi et du Développement social Jason Kenney menace maintenant de peines de prison les employeurs qui mentent pour profiter du Programme des travailleurs étrangers temporaires.
Le ministre fédéral de l’Emploi et du Développement social Jason Kenney menace maintenant de peines de prison les employeurs qui mentent pour profiter du Programme des travailleurs étrangers temporaires. © PC/Fred Chartrand

Le Programme des travailleurs étrangers temporaires est lui-même sous la loupe

La principale victime de cette histoire pourrait être en fin de compte le programme fédéral d’embauche de travailleurs qui demeure fortement éclaboussé par des scandales à répétition l’an dernier. L’un des cas touchait la Banque Royale du Canada, qui avait conclu une entente avec une compagnie étrangère pour qu’elle lui fournisse des travailleurs étrangers au détriment de travailleurs canadiens qui s’était vus licenciés.

Les modifications au programme et un certain resserrement des mesures de contrôle, annoncées depuis par le gouvernement canadien ne semblerait donc ne pas avoir porté fruit entièrement.

En chiffres…
Un programme pour travailleurs étrangers de plus en présent au cœur de notre économie.

  • Au Canada, comme au Québec, le nombre des « travailleurs étrangers temporaires » a connu une croissance continue depuis le début des années 1990, et une hausse nettement plus marquée ces cinq à dix dernières années.
  • Beaucoup de ces travailleurs aident les employeurs canadiens à combler des emplois saisonniers ou des postes qui exigent des compétences rares. D’autres viennent au Canada pour travailler comme aides familiales.
  • Aujourd’hui, ces travailleurs proviennent principalement des États-Unis, des Philippines, du Mexique, de la France, de l’Australie.
  • Le nombre de travailleurs étrangers temporaires au Canada qui travaillent principalement dans l’industrie touristique, la restauration et l’agriculture serait passé de 187 000 en 2001, à presque 450 000 en 2011.

Reportage de Radio-Canada – 7 avril 2014

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Liens externes

Travailleurs étrangers temporaires : Ottawa sévit contre un McDonald’s de Victoria – Radio-Canada

Travailleurs étrangers temporaires – Gouvernement du Canada

Travailleurs étrangers: un franchisé McDonald’s de Victoria est soupçonné de mentir – Huffington Post

Temporary foreign workers have better work ethic, some employers believe – CBC

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