Le chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau.

Le chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau.

Boulets rouges et coups d’épée fratricides s’abattent sur la réforme démocratique du gouvernement canadien

Après une conservatrice de renom, c’est le chef libéral qui dénonce le projet de loi.

Le chef du Parti libéral, Justin Trudeau, s’est engagé hier à rayer en entier une fois arrivé au pouvoir la loi sur la réforme électorale que le gouvernement conservateur de Stephen Harper s’acharne à vouloir faire adopter.

Cette révocation en entier d’une réforme électorale, décriée de toutes parts depuis près de deux mois au Canada et à l’étranger, serait en fait l’un des premiers gestes posés par le chef libéral s’il est porté au pouvoir dans une élection nationale qui pourrait avoir lieu d’ici un an.

ÉCOUTEZ NOTRE REPORTAGE du 27 février 2014
Refonte électorale du gouvernement  canadien condamnée même à l’extérieur du pays Écoutez

Une réforme partisane qui serait nocive pour la démocratie.

Justin Trudeau dénonce la réforme conservatrice affirmant que les troupes du premier ministre Stephen Harper ne parviennent plus à faire la « différence entre les intérêts du gouvernement du Canada et les intérêts du Parti conservateur » lorsqu’ils s’en sont pris à l’organisme Élections Canada, une des agences remparts de la démocratie canadienne.

Devant un comité sénatorial qui étudie son projet de loi, le ministre d’État à la réforme électorale, Pierre Poilièvre s’en est pris mardi au Directeur général des élections, Marc Mayrand. Il a accusé le DGE de s’opposer à sa réforme électorale dans le seul but de s’approprier plus de pouvoirs et un budget plus important, et d’avoir moins de comptes à rendre au Parlement.

Pour le chef libéral Justin Trudeau, ces propos sont inacceptables de la part d’un ministre. Le fait de s’engager dans des attaques aussi aveuglément partisanes « menace la fabrique même de notre démocratie », a lancé Justin Trudeau.

Aide-mémoire

  • Le projet de loi du gouvernement fédéral conservateur sur la réforme des règles électorales a été déposé en février dernier.
  • Le projet a été décrié dès son déport par le Directeur général des élections au Canada, qui affirme qu’il ne pourra plus effectuer son travail de surveillance et d’enquête correctement.
  • Le directeur général des élections du Canada, Marc Mayrand se verrait retirer plusieurs pouvoirs d’enquête qu’il possède.
  • Les critiques affirment que le gouvernement tente de punir Élections Canada en raison des nombreuses enquêtes que cette agence a menées sur les conservateurs au cours des dernières années.
  • Le directeur général des élections du Canada, Marc Mayrand se verrait retirer plusieurs pouvoirs d’enquête qu’il possède.
  • Les critiques affirment que le gouvernement tente de punir Élections Canada en raison des nombreuses enquêtes que cette agence a menées sur les conservateurs au cours des dernières années.
  • Perte de compétences et d’indépendance du commissaire aux élections
  • Le commissaire déplore le transfert proposé de son bureau d’Élections Canada vers celui du Directeur des poursuites pénales au ministère fédéral de la Justice. « Ce ne serait pas un pas dans la bonne direction. »
Le ministre d'État à la Réforme démocratique, Pierre Poilievre
Le ministre d’État à la Réforme démocratique, Pierre Poilievre © PC/Adrian Wyld

Division au sein même des conservateurs

Il y a près de deux semaines, une division est apparue au sein même de la famille conservatrice lorsque Sheila Fraser, l’ex-vérificatrice générale du Canada Sheila Fraser a elle aussi critiqué le projet de reforme électorale du gouvernement.

Madame Fraser a le statut de doyenne au sein du parti conservateur et est même vénérés par plusieurs pour un coup de pouce déterminant qui a permis à Stephen Harper de se hisser au pouvoir, car c’est elle qui avait exposé le scandale dit « des commandites » sous le précédent gouvernement libéral.

Elle croit que le projet de loi C-23, s’il est adopté sans modifications importantes, constituerait une atteinte à la démocratie canadienne.

Selon elle, il est crucial pour la crédibilité d’Élections Canada, que son directeur général des élections ait l’indépendance de dire et de faire ce qu’il croit nécessaire pour assurer l’intégrité du système électoral au pays.

Elle exhorte finalement les Canadiens à s’exprimer contre ce projet de loi des conservateurs fédéraux.

L'ex-vérificatrice générale du Canada, Sheila Fraser (archives)
L’ex-vérificatrice générale du Canada, Sheila Fraser (archives) © PC/Adrian Wyld

« Si les gens commencent à douter du processus électoral, à quoi en sommes-nous rendus dans ce pays ? » – Sheila Fraser.

Pour en savoir plus…

La Réforme de la Loi électorale, proposée par Ottawa, une atteinte à la démocratie – RCI 

La réforme de la loi électorale canadienne rate sa cible, selon le commissaire aux élections – RCI 

Liens externes

L’opposition tire à boulets rouges sur le ministre Pierre Poilièvre – Radio-Canada

Sheila Fraser ne parlait pas en mon nom, affirme un sénateur conservateur – Huffington Post 

Catégories : International, Politique
Mots-clés : , , , , , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.