Il sonne l’alerte et les policiers français se lancent dans une course contre la montre.
Une opération policière quasi inédite a été déclenchée samedi afin de sauver la vie d’une internaute dans la petite ville de Clermont-Ferrand au centre de la France, à la suite d’un appel à l’aide logé par un internaute de la province du Québec qui se trouvait à plus de 5 600 km de là.
La résidente de Clermont-Ferrand avait annoncé sur Facebook qu’elle comptait se suicider et lorsque les policiers ont retrouvé celle-ci, elle était en train de passer à l’acte. « Elle était inconsciente », confirme David Warme, le capitaine de la police française qui a coordonné l’opération. « Tout était prêt pour le suicide », explique-t-il en entrevue téléphonique avec Radio-Canada.
La personne suicidaire a été conduite à l’hôpital et se porte maintenant mieux.
Nelson Carrière de Rivière-du-Loup est le héros du jour
C’est Nelson Carrière, résident de Rivière-du-Loup, une petite ville près de Québec et administrateur du groupe Facebook nommé « Le messager de l’au-delà », qui a tiré la sonnette d’alarme, samedi. La quadragénaire en détresse, qui est membre de ce groupe Facebook dans lequel les internautes parlent de spiritualité, lui a envoyé un message sans équivoque.
Selon Nelson Carrière, « elle en avait assez et tout ça, et pour elle, c’était le temps de mettre fin à ses jours. Au début, je ne la croyais pas, je pensais que c’était une blague, puis elle m’a dit : non, c’est trop tard, je n’ai pas besoin d’aide. »
M. Carrière ne connaissait pas personnellement cette femme, mais il a vite saisi l’urgence d’agir. Il a réussi à joindre la tante de celle-ci, une résidente de l’Alsace et c’est elle qui a averti la police.
Contactés vers 17 h, les policiers français ont été capables de retrouver la femme suicidaire quatre heures plus tard, sur son lieu de travail. Les policiers ont réussi à géolocaliser son cellulaire.
M. Carrière lui a parlé au téléphone dimanche. « Elle m’a contacté hier pour me remercier de lui avoir sauvé la vie », dit-il. « J’incite les gens à ne pas rester dans la détresse, peu importe ce qui se passe dans leur vie, peu importe ce qui arrive, de parler à quelqu’un », conclut M. Carrière, qui ajoute que son père s’est suicidé il y a plusieurs années.
Aide-mémoire…
Le saviez-vous?
Suicides sur internet : l’anonymat permettrait le voyeurisme
- En décembre dernier, un étudiant de l’Université de Guelph dans la province de l’Ontario avait décidé de filmer sa tentative de suicide et de la diffuser en direct sur Internet.
- Alors qu’il mettait le feu à sa chambre, 200 utilisateurs du site 4Chan se rassemblaient devant leurs écrans pour assister à la scène.
- Au-delà du suicide lui-même, c’est avant tout le voyeurisme des internautes qui avait choqué l’opinion publique. En quelques minutes, la page de diffusion de la vidéo était complète.
- Ian Colman, chercheur en santé mentale à l’Université d’Ottawa estime que l’anonymat d’Internet inciterait les gens à ne pas se comporter comme dans la réalité.
- Pour Ian Colman, la différence entre la réalité et Internet dans ce cas précis réside dans le fait qu’assister à un acte grave via son écran d’ordinateur ne nous force pas à intervenir.
- On ne fait que regarder «avec complaisance». La preuve: lors du suicide en ligne de l’étudiant canadien, certains internautes l’encourageaient à poursuivre, d’autres se plaignaient de la mauvaise qualité de l’image.
Liens externes
Un Québécois sauve la vie d’une personne suicidaire en France – Radio-Canada
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