Les policiers canadiens à nouveau plongés dans l’embarras par une vidéo devenue virale
Une autre arrestation policière vient de relancer le débat au Canada sur les techniques policières et sur les effets de filmer ou non les policiers dans l’exercice de leurs fonctions.
La dernière vidéo à sensation d’une intervention policière musclée a été filmée il y a quelques jours dans le Nord du Québec dans la petite ville minière de Val-d’Or. Plusieurs internautes y trouvent la preuve que les policiers ont exagéré, d’autres n’y voient rien de scandaleux.
Ce qu’on voit sur cette vidéo de l’arrestation policière à Val-d’Or qui est devenue virale
En plein jour, on aperçoit d’abord deux policiers intercepter un suspect et lui projeter au visage un jet de poivre. Le suspect se retrouve au sol et il semble avoir perdu souffle.
Un ami tente alors d’asperger son visage d’eau, mais un policier s’y oppose de manière répétée affirmant que ce citoyen commet un geste d’entrave à la justice.
Un troisième policier intervient et au milieu de nombreuses invectives et coups de pieds, il finit par arrêter l’ami du suspect.
https://www.youtube.com/watch?v=ECCVrWzrHIA
Des arrestations imagées mais qui ne disent pas toujours toutes la vérité
Appelés à commenter cette vidéo, des étudiants en technique policière au Québec se sont dits préoccupés par la série d’interventions policières filmées par les citoyens qui se retrouvent sur le web.
« Nous, ce qu’on aimerait c’est avoir des caméras sur nous autres », plaide Steve Drouin, qui croit que les fragments d’information alimentent les préjugés. « Comme l’intervention qui s’est passée à Val-d’Or, on voit seulement la fin, continue-t-il. On ne voit pas ce qui s’est passé au début. Il y en a qui interprètent mal les choses. »
Les policiers exigent maintenant leurs propres caméras corporelles
La possibilité d’être filmé fait désormais partie de la réalité du travail des policiers. Mais le danger affirment les policiers c’est que ces images parfois mal comprises et non placées en contexte alimentent surtout les préjugés à leur égard.
En janvier dernier, le service de police du Québec, appelé Sûreté du Québec, avait réitéré la demande d’étendre au pays l’utilisation des caméras portables par les policiers.
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) envisage lui aussi depuis quelques mois d’équiper ses policiers de caméras, comme cela se fait notamment aux États-Unis.
Aide-mémoire…
Les accusations de brutalités policières ne sont pas nouvelles au Canada
- Depuis 1997, le Collectif opposé à la brutalité policière (COBP) organise des manifestations tous les 15 mars afin de dénoncer le harcèlement, l’intimidation et l’abus de pouvoir dont feraient preuve les représentants des forces de l’ordre envers les marginaux et les exclus.
- Le collectif accuse également les policiers de se livrer à du profilage racial et social, en ciblant spécifiquement les membres de certaines communautés ethniques, ainsi que les sans-abri et les jeunes de la rue.


Constable 728: une étoile est née – Mai 2012 (Vidéo indépendante)
Intervention de la policière 728, Stéfanie Trudeau , en sept 2012 (Radio-Canada)
Un policier de Montréal menace d’attacher un sans-abri à un poteau par – 40 C
Liens externes
Le SPVM envisage d’équiper ses policiers de caméras – Radio-Canada
Débat de spécialistes – Gendarmerie Royale du Canada
L’utilisation des caméras de surveillance dans les lieux publics – ENAP
Quand les images parlent d’elles-mêmes – Archives de Radio-Canada
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