Intimidation

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Intimidé un jour, marqué pour toujours

Amanda Todd et Rehtaeh Parsons, deux noms mondialement connus pour de mauvaises raisons. Ces deux jeunes Canadiennes ont souffert d’intimidation sur internet et, ne pouvant le supporter, se sont suicidées. L’une avait 15 ans, l’autre 17 ans.

Véritable fléau, l’intimidation touche beaucoup de monde et marque profondément ceux qui en sont victimes. Car tous, fort heureusement, ne mettent pas fin à leurs jours, mais en subiront les répercussions pendant longtemps, selon une étude réalisée par des chercheurs du King’s College de Londres.

Selon eux, l’impact social, physique et mental négatif de l’intimidation subie pendant l’enfance est toujours présent 40 ans plus tard.

Les scientifiques ont étudié 7771 cas d’enfants exposés à l’intimidation entre les âges de 7 et 11 ans, à partir d’informations fournies par les parents. Un peu plus du quart (28 pour cent) des enfants avaient été victimes d’intimidation à l’occasion, contre 15 pour cent qui avaient été intimidés fréquemment. Ces enfants ont fait l’objet d’un suivi jusqu’à l’âge de 50 ans.

Voici les constatations faites par les chercheurs 

  • Les séquelles sociales, économiques et sur la santé de l’intimidation perdurent longtemps une fois l’âge adulte atteint.
  • Les victimes d’intimidation à l’enfance étaient plus susceptibles, à l’âge de 50 ans, d’avoir une mauvaise santé physique et psychologique, et de présenter une moins bonne fonction cognitive. Ceux qui avaient été fréquemment intimidés étaient aussi plus à risque de souffrir de dépression ou d’anxiété et d’avoir des pensées suicidaires.
  • Ces individus étaient aussi plus susceptibles d’être moins éduqués, d’être au chômage et d’être moins bien rémunérés. Leurs relations sociales et leur bien-être étaient aussi touchés. Ils étaient moins susceptibles d’être impliqués dans une relation et d’avoir un bon réseau social, mais plus susceptibles d’être insatisfaits de leur vie.

Les résultats de cette étude, la première à se pencher sur l’impact de l’intimidation au-delà des premières années de l’âge adulte, ont été publiés dans l’American Journal of Psychiatry.

Soyez à l’écoute, le lundi 21 avril, d’une entrevue avec l’un des auteurs de l’étude, la professeure Louise Arseneault.

 

Intimidation  © iStockphoto / mandygodbehear
Intimidation © iStockphoto / mandygodbehear © © iStockphoto / mandygodbehear

L’intimidation au Canada

Sur une échelle évaluant 35 pays, le Canada occupe le neuvième rang en ce qui a trait à l’intimidation chez les jeunes de 13 ans;

Au Canada, au moins un adolescent sur trois raconte avoir déjà été victime d’intimidation à l’école;

Chez les Canadiens adultes, 38 % des hommes et 30 % des femmes déclarent avoir été victimes d’intimidation à l’école, occasionnellement ou fréquemment;

Au Canada, 47 % des parents affirment qu’un de leurs enfants a été victime d’intimidation;

Qu’on en soit l’instigateur ou la victime, l’intimidation augmente le risque d’idées suicidaires chez les jeunes;

Le taux de discrimination chez les élèves qui s’identifient comme lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres, ou personnes bispirituelles, allosexuelles ou en questionnement (LGBTQ) est trois fois plus élevé que chez les jeunes hétérosexuels;

Les filles sont plus susceptibles que les garçons d’être intimidées sur Internet;

7 % des internautes adultes au Canada, âgés de 18 ans et plus, ont déclaré avoir déjà été victimes de cyberintimidation à un moment ou l’autre de leur vie;

La forme de cyberintimidation la plus courante concernait le fait de recevoir des courriels ou des messages instantanés menaçants ou agressifs, ce type d’incident ayant été indiqué par 73 % des victimes;

40 % des travailleurs canadiens font l’objet d’intimidation semaine après semaine.

Ces statistiques proviennent des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC)

Catégories : Santé, Société
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