Photo Credit: Radio-Canada

La traite d’êtres humains est-elle possible au Canada?

En quête d’un avenir meilleur au Canada, Anton Soloviov est plutôt devenu une victime de la traite d’êtres humains.

Ce travailleur étranger temporaire, originaire d’Israël, aurait travaillé des centaines d’heures sans recevoir de paie. Et il n’est pas le seul dans cette situation.

Lui, comme d’autres personnes, a répondu à l’offre d’un commerce de la Colombie-Britannique.

Alors que son nouvel employeur devait couvrir les frais de déplacement jusqu’au Canada, tel que le stipule le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), Soloviov s’est fait dire de payer son billet d’avion jusqu’à Vancouver et de mentir aux autorités frontalières en prétendant être un touriste.

Une fois au pays, il a été conduit avec quatre autres personnes dans une maison où on leur aurait dit qu’ils devaient habiter. On leur aurait aussi mentionné qu’ils pouvaient travailler illégalement, ou payer 500 $ de plus pour un visa de travail, ce que Soloviov a choisi de faire.

Anton Soloviov
Anton Soloviov © Radio-Canada

Le jeune homme, âgé de 25 ans, et ses collègues devaient être payés 13 $ l’heure, puis 21 $ pour toute heure supplémentaire, mais des relevés de paie montrent qu’ils n’ont pas reçu de taux horaire.

Un superviseur leur a plutôt dit qu’ils allaient travailler à commission et qui si çà ne leur convenaient pas ils pourraient être déportés.

Les employés se seraient fait promettre 25 % de chaque vente, mais des déductions pour le prix du loyer et des « amendes » appliquées de façon arbitraire, réduisaient la paie à néant;  pire, des relevés montrent qu’ils devaient plutôt de l’argent à leur employeur.

Anton Soloviov a prévenu son superviseur qu’il alerterait la division provinciale des normes du travail. Mais ce dernier lui aurait proféré des menaces d’expulsion du pays. Soloviov a fini par se rendre à la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Depuis, son ancien superviseur fait l’objet d’une enquête policière alors que son ancien employeur fait lui aussi l’objet d’une enquête de la part du ministère de l’Emploi du Canada.

Malgré tout, Citoyenneté et immigration Canada a émis des ordres d’expulsion pour neuf autres Israéliens. Les autorités leur ordonnent de quitter le pays pour avoir travaillé illégalement, pour avoir violé les conditions de leurs visas ou pour avoir travaillé au mauvais endroit. Quant à Anton Soloviov,  en raison de la gravité des allégations visant son employeur, le ministère de l’Immigration lui a accordé un nouveau permis de travail de six mois.

RCI avec Radio-Canada

 

Catégories : Immigration et Réfugiés
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