Ce serait les habitants du Canada et des pays scandinaves qui vivraient le mieux au monde.
Une analyse récente publiée par le New York Times a fait bondir les citoyens des deux côtés de la frontière canado-américaine : la classe moyenne au Canada serait la plus riche du monde, dépassant maintenant celle des États-Unis.
Le journal new-yorkais fonde sa conclusion flatteuse pour les Canadiens sur une série de données notamment celles fournies par le Luxembourg Income Study Database axé sur le revenu médian après impôt provenant des salaires, des intérêts et des dividendes.
Le revenu moyen canadien s’élèverait ainsi à presque 19 000 $ par personne pour l’année 2010, une progression de 20 % en 10 ans.
Aux États-Unis durant la même période le revenu après impôt au mieux a stagné. Cette stagnation des revenus de la classe moyenne américaine s’expliquerait en bonne partie selon le New York Times par des inégalités grandissantes, et ce malgré une croissance économique souvent plus forte aux États-Unis qu’au Canada.
Des opinions contradictoires à celle du New York Times
Cette image de la réalité, d’une classe moyenne canadienne étant la plus riche au monde à de quoi surprendre plus d’un Canadien.
Depuis 3 ou 4 ans, nous faisons dire, notamment par certains partis politiques dans l’opposition à Ottawa, la capitale canadienne, que la classe moyenne canadienne est en difficultés. Le message est répété depuis quelques mois avec une régularité accrue alors que commence à poindre à l’horizon la prochaine campagne électorale qui doit avoir lieu vers la fin de 2015.
Ces partis font référence ces jours-ci aux plus récentes conclusions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui se situent aux antipodes de celles du New York Times.
L’OCDE estime dans son rapport que le Canada figure parmi les pires nations industrialisées en ce qui a trait à la croissance de l’écart du revenu.
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Aide-mémoire…
- Selon l’OCDE, un pour cent de ceux qui touchent un revenu au Canada ont mis la main sur 37 pour cent de la croissance du revenu enregistrée entre 1981 et 2012.
- Ces gens représentent maintenant 12,2 pour cent du revenu annuel avant impôt du pays.
- En comparaison aux États-Unis , un pour cent de ceux touchant un revenu ont mis la main sur 47 pour cent de la croissance du revenu enregistrée durant la même période.
- Ils se partagent aujourd’hui un cinquième du revenu annuel avant impôt du pays.
Peu de mesures fiscales taxent directement la richesse au Canada
Au Canada, 70 % de tous les avoirs canadiens appartiennent au 20 % le plus riche.
Ce 20 % des plus riches reçoit presque 50 % de tous les revenus, lorsqu’on examine les revenus des familles.
Pour parvenir à réduire le fossé de la richesse au Canada, certains économistes recommandent des taux d’imposition supérieurs sur les revenus les plus élevés.
Un taux d’inclusion plus équitable et juste pour les gains en capital contribuerait à freiner l’accumulation de ressources financières dans les poches de seuls les Canadiens les plus riches et redirigerait une part de ces bénéfices vers la majorité de la population canadienne.
Le saviez-vous?
Les 86 super-riches Canadiens représentent 0,002 pour cent de la population canadienne.
Ils sont si fortunés qu’ils pourraient acheter la province du Nouveau-Brunswick sans même épuiser leurs ressources financières, selon ce que rapporte le Centre canadien des politiques alternatives (CCPA).
Et cet écart de richesse ne cesse d’augmenter : ce groupe de 86 Canadiens les plus fortunés a vu sa valeur nette augmenter de 118 milliards de dollars en 1999 à 178 milliards en 2012, soit une hausse de 51 %.
Liens externes
La classe moyenne est en difficulté – Radio-Canada
La classe moyenne doit hypothéquer son avenir – Huffington Post
Les femmes toujours moins payées que les hommes – Syndicat de la fonction publique du Canada
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