Plutôt que de voir son gouvernement minoritaire s'écrouler et défait par un vote des autres partis contre son budget provincial, Kathleen Wynne, la première ministre de la province la plus populeuse du Canada choisi de tenir des élections sans détour. Photo Credit: PC / Darren Calabrese
Un printemps électoral rouge ou bleu dans la province de l’Ontario
La course se déroule sur fond de déficits, de scandales, et d’une poursuite en justice.
La campagne électorale en Ontario prend officiellement son envol mercredi. La première ministre libérale de l’Ontario, Kathleen Wynne, a décidé de déclencher des élections générales pour le 12 juin.
Elle a donc choisie de ne pas attendre d’être forcée de le faire lorsque les partis d’oppositions, notamment le parti progressiste-conservateur, auraient rejeté le tout récent budget de son gouvernement minoritaire.
Les dernières élections générales en Ontario ont eu lieu il y a un peu plus de deux ans et demi soit le 6 octobre 2011.
Un premier sondage annonce une victoire du parti progressiste-conservateur
Un premier sondage depuis le déclenchement des élections générales en Ontario donne les conservateurs en avance dans les intentions de vote.
Ainsi, selon l’enquête Forum Research-Toronto Star effectuée vendredi et samedi auprès de 1845 personnes, les conservateurs de Tim Hudak obtiendraient 38 % d’appui et pourraient former un gouvernement minoritaire.
Les libéraux de la première ministre sortante Kathleen Wynne recueilleraient 33 % de la faveur populaire, alors que les néo-démocrates d’Andrea Horwath seraient en 3e place, à 22 %.
En 2012, la population de l’Ontario était de 13 505 900 habitants.
C’est de loin la plus populeuse des 10 provinces canadiennes.
La croissance démographique annuelle en Ontario est de 1,1 %.
L’espérance de vie est de 83,6 ans pour les femmes et 79,2 ans pour les hommes, soit l’une des plus élevées au monde.
Près de 6 millions de personnes vivent dans la seule région métropolitaine de Toronto.
L’immigration depuis tous azimuts, surtout vers Toronto et ses banlieues, est en train de diversifier rapidement la composition ethnique de la province.
Dans la ville de Toronto, un citoyen sur deux est né à l’extérieur du Canada.
Entre dépenser et se serrer la ceinture
On estime que les électeurs ontariens ont un choix pratique à faire lors de ce scrutin sur la stratégie qu’ils privilégient pour sortir leur province et moteur financier du Canada de la morosité économique. Ils devront choisir entre une approche libérale tournée d’abord vers la création d’emploi et à la croissance économique au prix d’un déficit galopant et l’approche plus austère des progressistes-conservateurs qui forme le principal parti d’opposition.
Selon Mme Wynne, les conservateurs veulent couper dans des programmes du gouvernement sur lesquels les gens comptent: leurs coupes décimeraient des services publics cruciaux en santé et en éducation. Leurs coupes nous amèneraient dans la voie d’une économie à faible croissance et à faible rémunération. »
L’enjeu de ces élections serait en fait l’économie « stupide »
Il y a deux semaines, le ministre des Finances de l’Ontario, Charles Sousa, disait prévoir un déficit de 12,5 milliards de dollars dans le budget 2014-2015 de 130,4 milliards dévoilé il y a deux semaines.
C’est presque 4 fois plus que le déficit du Québec l’autre grande province du Canada.
En fait, la dette nette ontarienne sera de 317,2 milliards $ dans deux ans, ce qui représente 21 019 $ par résident de l’Ontario. C’est le plus haut déficit par personne au Canada.
Lorsque les libéraux ont pris le pouvoir en Ontario il y a un peu plus de dix ans, en 2003-2004, la dette nette était de 10 971 $ par personne.
Une course qui va se décider dans la méga-ville de Toronto
Le parti néo-démocrate pourrait venir brouiller les cartes dans plusieurs circonscriptions notamment de Toronto. C’est dans la région métropolitaine de Toronto que se jouent ces élections, là où vit près d’un électeur ontarien sur deux.
« Le gouvernement libéral a été rongé par les scandales et par le gaspillage, et a essentiellement forgé un budget pour tenter de dissimuler son piètre bilan », affirme Andrea Horwath la chef néo-démocrate. « Le Parti conservateur a passé beaucoup de temps à faire du bruit et a causé des problèmes, sans vraiment s’attarder à des résultats pour les Ontariens. »
Le saviez-vous?
Des élections déterminantes pour le Canada
Ces élections sont déterminante pour l’avenir économique de tout le Canada car un Canadien sur 3 habite en Ontario, comparativement à un citoyen sur quatre qui habite au Québec, ce qui en fait le moteur économique de tout le pays.
Or, selon l’étude de l’Institut canadien indépendant Fraser, le secteur privé ontarien a accru ses emplois de seulement 14 % entre 2000 et 2013, ce qui le place au 8e rang des provinces canadiennes.
Depuis 2001, la richesse des Ontariens croît moins vite qu’ailleurs au Canada. Cette richesse, mesurée par le produit intérieur brut (PIB) par habitant, a crû de 0,3 % par année, en moyenne, une fois l’inflation retranchée. En comparaison, cette croissance a été de 0,8 % au Québec et en Alberta, et de 1,2 % au Nouveau-Brunswick et 1,5 % en Colombie-Britannique.
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