Le monde s’indigne des tactiques de Boko Haram et le Canada y ajoute son grain de sel.
Dans une nouvelle vidéo diffusée lundi le groupe islamiste-terroriste Boko Haram exige la libération de tous ses agents détenus par les autorités locales au Nigéria. En échange, l’organisation se dit prête à libérer 200 adolescentes qu’elle a enlevées à la mi-avril.
Dans cette vidéo d’une durée de 27 minutes, on aperçoit 130 jeunes femmes vêtues de tchadors noirs et gris en train de prier dans un lieu inconnu. Trois des adolescentes sont interrogées directement à la caméra. Deux de ces jeunes otages affirment s’être convertis à l’islam. La troisième déclare pour sa part qu’elle était déjà musulmane.
Puis on aperçoit le chef de la secte terroriste, Abubakar Shekau, qui affirme : « Ces filles dont vous vous préoccupez tant, nous les avons en fait libérées […] et vous savez comment on les a libérées? Ces filles sont devenues musulmanes. » — Abubakar Shekau « Nous ne les libérerons qu’après que vous avez libéré nos frères », ajoute Abubakar Shekau.
Aide-mémoire...
- Au total, 276 étudiantes du Nigéria ont été enlevées à la mi-avril à Chibok, ville où habite une communauté chrétienne importante. Selon les policiers du Nigéria, 223 d’entre elles sont toujours portées kidnappées.
- Cet enlèvement collectif a provoqué l’indignation de la communauté internationale après que le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, eut annoncé dans une première vidéo, le 5 mai, qu’il allait vendre ces jeunes femmes comme esclaves ou les marier de force.
- La communauté internationale ignore où elles sont tenues captives.
- Le Département américain disait disposer d’informations selon lesquelles elles pourraient être retenues au Tchad et au Cameroun.
- Mais les autorités de ces pays affirment que les jeunes victimes ne se trouvent pas sur leur sol respectif.
- La police nigériane offre 50 millions de nairas (336 000 $) à quiconque pourra fournir des informations pouvant mener à la localisation des étudiantes enlevées.
Pas de troc avec Boko Haram affirme le Nigéria. Pas de négociations affirme le Canada
Le gouvernement du Nigéria, le plus populeux des pays africains n’a pas tardé à rejeter ce troc proposé par Boko Haram et le monde continue d’assister impuissant au souque à la corde entre deux entités politiques qui n’en sont pas à leurs premières démêlées et dialogue de sourds.
Le ministre de l’Intérieur du Nigeria, Abba Moro, affirme que « ce n’est pas à Boko Haram et aux insurgés de poser leurs conditions ». « Il n’est pas question d’échanger une personne contre une autre », ajoute-t-il.
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Qui est le groupe Boko Haram?
- Boko Haram signifie « l’éducation occidentale est un sacrilège » en langue haoussa au Nigéria
- Boko Haram revendique par les armes et des actions terroristes la création d’un État islamique dans le nord du Nigeria.
- Le groupe est accusé d’avoir tué plusieurs centaines de personnes depuis le début de l’année.
- Il exige la libération de ses militants et veut imposer la loi coranique, la charia, dans son interprétation la plus sévère, dans tout le Nigeria, divisé entre le sud, à majorité chrétienne, et le nord, à majorité musulmane.
- Pays le plus populeux d’Afrique, le Nigeria compte 170 millions d’habitants qui sont presque également divisés entre l’islam et le christianisme.
Regardez la version intégrale de la deuxième vidéo de Boko Haram
https://www.youtube.com/watch?v=GaZKDaC3MCU
Liens externes
Jeunes filles enlevées : Boko Haram propose un échange, le Nigeria refuse – Radio-Canada
Boko Haram dispose de moyens importants – Radio-Canada
Boko Haram diffuse une nouvelle vidéo et demande l’échange de prisonniers – Huffington Post
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