La crise étudiante du printemps 2012 qui opposait le gouvernement québécois aux étudiants dans le dossier des droits de scolarité « aurait pu être évitée», selon un rapport de la commission chargée d’examiner les événements.
Le rapport de la Commission Ménard publié mercredi contient 28 recommandations, la plus importante étant celle d’avoir recours à la médiation pour tenter de régler le conflit et « éviter les coûts sociaux inhérents à toute crise qui perdure. »
Lors du printemps 2012, le gouvernement libéral de Jean Charest avait refusé à plusieurs reprises la proposition de procéder à une médiation.
Selon la commission, il y a eu 532 manifestations comptabilisées par la police de la métropole, 147 ont été déclarées illégales, un nombre trop élevé, selon le rapport. Au minimum, 3499 personnes ont été arrêtées.
Le fait que certains individus troublent la paix et l’ordre public ne devrait pas être un motif pour mettre fin à un rassemblement légitime et majoritairement pacifique. — Rapport de la Commission Ménard
Parmi les 28 recommandations, 21 portent directement sur les interventions policières, entre autres :
- Les stratégies d’encerclement et d’arrestation de masse doivent être limitées.
- Les équipes spécialisées de prévention et d’intervention devraient être déployées seulement contre les auteurs d’actes criminels clairement identifiés.
- Lors d’arrestations de masse, la durée de détention doit être réduite au strict minimum et la remise en liberté doit se faire à une distance raisonnable du lieu de l’arrestation.
- Les policiers doivent prévenir la foule avant l’utilisation de gaz lacrymogènes et lui donner suffisamment de temps pour se disperser.
- Les policiers doivent l’utiliser le poivre de Cayenne strictement « dans le cas où la vie ou l’intégrité physique du policier est mise en cause ».
- La cavalerie devrait être utilisée seulement pour la gestion de foule.
Commission Ménard
Présidée par l’ex-ministre péquiste Serge Ménard, cette commission a tenu des audiences lors de l’automne 2013. Son mandat était d’analyser les circonstances des 1370 manifestations et des actions de perturbation tenues au Québec au printemps 2012. Elle devait aussi identifier les causes de la détérioration du climat social lors de ces événements. Le rapport aura coûté 843 000 $.
Avec des informations de Radio-Canada.
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