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Photo Credit: GI / Simon Burchell

Pourquoi Apple rachèterait-elle Beats au prix fort de 3,2 milliards $?

Apple compte acheter Beats Electronics, connue du grand public pour ses casques d’écoute, au prix de 3,2 milliards de dollars. C’est la plus importante  acquisition d’Apple depuis sa création, il y a 38 ans.  Certains analystes croient que cet achat changera le visage de la musique numérique, d’autres considèrent que l’entreprise californienne, en panne d’innovations, cherche à se repositionner rapidement face à la concurrence, de plus en plus agressive et créative.

Voici quelques raisons qui pourraient expliquer cet achat :

L’image de marque : l’importance du message et du messager

Beats a été  fondée en 2008 par Dr. Dre, une star du Rap, et Steve Lovin, un vétéran producteur de musique. Grâce à un design urbain et branché, les deux fondateurs ont voulu associer aux porteurs de casques Beats l’image « cool ». Un message largement épousé par les jeunes de la génération Y, qui ont ainsi popularisé la marque.

La notoriété des deux cofondateurs, notamment le chanteur  Dr. Dre, a renforcé ce message. Lovin était l’un des juges de la populaire émission American Idol de 2011 à 2013. Il portait les casques Beats durant ces émissions regardées par des millions de téléspectateurs.

Le casque, portant des deux côtés l’estampille « b », est aussi adopté par plusieurs stars (même les plus controversées), notamment du Show Biz et du sport, ainsi que par certains DJ.

Ces stratégies marketing semblent  réussir à éclipser les critiques de plusieurs audiophiles, qui ont décrié la qualité sonore du casque : ils trouvent le son peu fidèle, surtout dans les notes basses.

Apple rejoindra, par son achat de Beats, une grande partie de son public cible, des jeunes amateurs de la musique.

La consommation de la musique : la montée du modèle de l’abonnement

Beats n’est pas seulement un casque d’écoute : l’entreprise offre aussi un service musical de diffusion en continu, ou streaming, Beats Music.

Devant des ventes en baisse des téléchargements sur iTunes et une montée en puissance des services d’écoute de la musique par abonnement – en diffusion en continu, ou streaming – offerts notamment par Spotify, Deezer et Pandora, Apple se repositionnera, par l’acquisition de Beats, sur un marché de musique en évolution. Les services d’écoute de la musique par abonnement génèrent plus d’un milliard de dollars, selon une étude réalisée par l’International Federation of Phonographic Industry, en croissance de plus 51 %.

Notons que le fondateur d’Apple, Steve Jobs, était contre ce modèle d’abonnement qui offre un éventail d’artistes : « les gens aiment posséder leurs chansons préférées », avait-il déclaré en 2007 à Reuters

Beats Music se démarque de ses concurrents par un service de curateurs, des amateurs de la musique qui conseillent les abonnées dans leurs choix musicaux.

Les finances : des marges de profits astronomiques

Selon le New York Times, le prix de revient des casques d’écoute  ne dépasse pas 14 $. Ils se vendent à des prix qui commencent à 170 $, jusqu’à 450 $.

Les ventes annuelles de Beats, leader dans le marché des écouteurs haut de gamme, sont estimées à 1,5 milliard de dollars

« Apple va rentabiliser son achat en quelques mois. La question qui doit se poser, ce n’est pas si cette décision est justifiable, mais plutôt : pourquoi Apple n’a pas utilisé son trésor de guerre pour acquérir d’autres start-up…? », a commenté sur Twitter l’un des investisseurs les plus en vue de la Silicon Valley, Marc Andreessen.

La stratégie : être en phase avec les technologies mettables

En se basant sur des fuites concernant des projets de recherche sur lesquels Apple travaille, notamment la technologie iBeacons, des observateurs croient qu’Apple se lancera dans le secteur émergent des technologies mettables. Les casques Beats dotés de la technologie iBeacans feront partie de ses premiers produits connectés. Ils pourraient suggérer  notamment des morceaux musicaux aux usagers selon leur  humeur ou leur emplacement.

Mise à jour : Apple a finalement déboursé 3 milliards de dollars.

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Zoubeir Jazi

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Catégories : Économie, Internet, sciences et technologies
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