La polémique des dernières semaines entourant le plan de compressions budgétaires proposé à l’Université de la Saskatchewan a mené au retrait de la rectrice Ilene Busch-Vishniac.
Le Conseil des gouverneurs de cette université, basée dans la ville de Saskatoon,a annoncé mercredi qu’elle était démise de ses fonctions mais qu’on lui laissait la possibilité de reprendre son rôle de professeure au Collège d’ingénierie de la même université. C’est l’ex-lieutenant-gouverneur de la province, Gordon Barnhart, qui devient le recteur par intérim dès aujourd’hui.
Le Conseil des gouverneurs indique que ce changement de recteur permettra d’améliorer l’image et le leadership de l’Université de la Saskatchewan.
La présidente du Conseil, Susan Millburn, estime que la réputation de l’Université a été ternie par les évènements de la dernière semaine.
Controverse à l’Université de la Saskatchewan
L’Université de la Saskatchewan se trouve dans la tourmente depuis le dépôt, le 30 avril dernier, de son plan de compressions budgétaires visant à éviter un déficit de 44,5 millions de dollars d’ici 2016. Le plan, nommé TransformUS, avait d’abord été décrié, mais le congédiement, le 14 mai, d’un professeur titulaire qui s’y était publiquement opposé a ensuite galvanisé l’opposition.
Le professeur Robert Buckingham a pu réintégré son poste de professeur titulaire, mais cela n’a pas suffi à de nombreux étudiants et membres du personnel, qui, jusqu’à mardi encore,manifestaient leur désir de voir la rectrice démissionner.
« À la suite d’une crise de réputation liée à de récentes décisions de la direction, le conseil s’est réuni le 19 mai 2014 et a déterminé que d’autres mesures de diligence raisonnable étaient requises », écrit l’organe directeur de l’Université de la Saskatchewan. « Le conseil croit fermement que les activités de l’université et ses efforts pour rebâtir sa réputation seront plus efficaces avec une nouvelle direction. »
Encore mardi, Ilene Busch-Vishniac déclarait son intention de garder son poste de rectrice. Elle n’aura rempli que deux des cinq années de son mandat.
Réactions favorables
Le professeur au cœur du conflit, Robert Buckingham, approuve la décision du Conseil des gouverneurs.
Il croit qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction. Selon lui, le plus important est toutefois de mettre de côté les incidents qui ont terni l’image de l’université et de continuer à la faire rayonner.
Le professeur à la Faculté de l’éducation, Howard Woodhouse, affirme que cette décision était inévitable.
« Je suis très heureux parce que la réputation de l’université était compromise et c’était dans un sens inévitable à cause de la pression internationale, nationale et locale sur l’administration, et je suis dans un sens, heureux », a expliqué Howard Woodhouse en entrevue à l’émission radio matinale Point du jour en Saskatchewan..
M. Woodhouse, qui est également membre du comité d’intégrité académique de l’université, espère que l’établissement d’enseignement ira plus loin et réévaluera la pertinence du plan de restructuration TransformUS.
Ce dernier détaille les mesures que l’Université de la Sasktachewan compte mettre en oeuvre afin d’éviter un déficit anticipé de près de 45 millions de dollars d’ici 2016.
« J’espère que TransformUS va être sinon arrêté ou au moins qu’il y aura un moment de réflexion sur son impact sur l’université. »— Howard Woodhouse, professeur à la Faculté de l’éducation
RCI et Radio-Canada
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.