La Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada ordonne à la famille Zamudio, installée dans la banlieue de Montréal depuis 4 ans, de rentrer au Mexique d’ici le 25 juin prochain. Et ce, même si elle dit faire l’objet de menaces de mort dans ce pays.
Une décision prise après que les demandes de réévaluation du dossier de la famille eurent été rejetées par la commission.
« Nous avons peur de ce qui nous attend là-bas », lance Luz-Maria Zamudio, mère de famille. « Des connaissances au Mexique nous disent que nous sommes toujours recherchés. J’ai peur pour les enfants. »
La famille Zamudio est formée de Luz-Maria Zamudio, son conjoint Gaspar Cerrano Butanda, de même que leurs enfants Estefany et Jesus Zamudio. Tous les membres de la famille ont appris le français et ont trouvé du travail dans la région de Saint-Jérôme au nord de Montréal.
La famille compte beaucoup d’appuis dans leur communauté, comme en témoigne la mobilisation populaire à leur endroit depuis les derniers mois.
Menaces de mort

Les Zamudio ont quitté le Mexique en 2010 après avoir fait l’objet d’extorsion et de menaces de mort de la part d’un cartel local de la drogue, La Familia Michuana. Le groupe les accuse d’avoir commandité le meurtre d’un chef du groupe, ce que nie Luz-Maria Zamudio.
Avant de quitter pour le Canada, ils ont déménagé deux fois. « À chaque fois, ils nous ont retrouvés », raconte Luz-Maria.
Dans sa décision, la Commission de l’immigration estime qu’il leur serait possible de s’installer ailleurs au Mexique en toute sécurité.
« C’est ridicule », réplique leur avocat Stewart Istvanffy. « Quand on fait l’objet de menaces par un groupe criminel au Mexique, on ne peut pas se cacher dans ce pays. »
Dernier recours
Il ne reste qu’un seul espoir pour la famille, c’est que leur demande de statut de réfugié pour des raisons humanitaires soit entendue. « Nous aurions aimé que les procédures de renvoi soient suspendues le temps de la demande pour raisons humanitaires, mais Immigration Canada n’a pas voulu », explique l’avocat des Zamudio,

Une pétition de 1000 signataires doit être déposée à la Chambre des communes à Ottawa lundi prochain, par l’entremise du député néo-démocrate Pierre Dionne Labelle, député de la circonscription fédérale où la famille habite. Un geste pour inciter Ottawa à suspendre les procédures de renvoi.
RCI et Radio-Canada (selon un reportage de Francis Labbé)
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