Roméo Dallaire aurait pu siéger jusqu’à l’âge de 75 ans, soit jusqu’en 2021, mais il a choisi de se retirer à la fin des travaux du Sénat, le 17 juin prochain.
Le militaire à la retraite a expliqué sa décision par une surcharge de travail reliée à de nombreux engagements internationaux qui s’ajoutent à l’exercice de ses fonctions de sénateur. Le général Dallaire est un homme très sollicité au Canada et à l’étranger, particulièrement cette année, à cause du 20e anniversaire du génocide rwandais.
Expliquant qu’il oeuvre actuellement à l’étranger sur le dossier des enfants soldats, dans un comité de prévention des génocides ainsi qu’à la recherche sur le syndrome de stress post-traumatique, Roméo Dallaire a ajouté qu’il travaille également à la rédaction de deux livres.
Tous ces projets ne lui permettent plus, selon lui, d’assumer pleinement ses fonctions au Sénat où il a siégé pendant neuf ans. Roméo Dallaire précise par ailleurs que ce ne sont pas les séquelles du syndrome post-traumatique dont il souffre qui le poussent à quitter le Sénat.
Nommé sénateur en mars 2005, par l’ancien Premier ministre canadien Paul Martin, le militaire de carrière dans les forces armées canadiennes s’était illustré sur la scène internationale en 1994 alors qu’il commandait la Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda (MINUAR). Pressentant le génocide qui se préparait, il avait à plusieurs reprises tenté d’alerter la communauté internationale et les Nations unies, mais ses demandes étaient restées lettre morte.
Finalement, plus de 800 000 personnes ont perdu la vie pendant le génocide, une expérience traumatisante qui a profondément marqué le général Dallaire.
De retour au pays, Roméo Dallaire a souffert de graves symptômes de stress post-traumatique qui l’ont conduit à déposer son commandement en 2000. Encore aujourd’hui, il confie subir les effets de ce stress et devoir prendre des médicaments, notamment des somnifères.
Roméo Dallaire a occupé diverses fonctions depuis qu’il a quitté les forces armées canadiennes. Il a ainsi été membre du Comité consultatif des Nations Unies sur la prévention du génocide et conseiller spécial du ministre responsable de l’Agence canadienne de développement international sur les questions concernant les enfants touchés par la guerre.
Il s’est aussi beaucoup consacré à des causes humanitaires, dont sa propre fondation.
En 2003, il a publié le roman biographique «J’ai serré la main du diable : la faillite de l’humanité au Rwanda » pour lequel il a remporté le Prix du Gouverneur général en 2004. Cet ouvrage a servi de base à un documentaire et a été adapté au cinéma sous le même titre. Il a également été utilisé comme preuve contre les responsables du génocide rwandais poursuivis pour crimes de guerre.
En 2010, il proposait un nouvel ouvrage « Ils se battent comme des soldats, ils meurent comme des enfants – Pour en finir avec le recours aux enfants soldats » dans lequel il décrit le phénomène des enfants soldats et propose des solutions pour l’éliminer.
RCI avec Radio-Canada et la Presse Canadienne
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