En septembre 2013, l’écrasement d’un hélicoptère de La Garde côtière qui avait fait trois morts. NGCC Henry Larsen. Photo Credit: Bureau de la sécurité des transports
La sécurité aérienne battrait de l’aile à… Transport Canada
Le ministère des Transports du Canada serait incapable de respecter son propre système de gestion de la sécurité.
Selon des informations obtenues par Radio-Canada le ministère canadien Transports Canada éprouve des difficultés à respecter son propre système de gestion de sécurité auquel il assujettit toutes les compagnies aériennes au Canada.
Le Système de gestion de la sécurité (SGS) du ministère des Transports du Canada a été implanté au pays à partir de 2008 et doit permettre en principe d’éviter des problèmes sérieux et des accidents.
La principale responsabilité d’un transporteur aérien est de maintenir à jour une base de données et où il répertorie divers problèmes de sécurité et les solutions misent de l’avant.
Afin de donner l’exemple, Transports Canada a décidé d’assujettir sa propre flotte d’appareils, soit quelques avions et des hélicoptères de la garde côtière canadienne.
Aide-mémoire…
Le célèbre brise-glace canadien Amundsen avait dû écourter sa mission scientifique sur le réchauffement climatique dans l’Arctique en septembre 2013 après l’écrasement de son hélicoptère de La Garde côtière qui avait fait trois morts.
Rappelons que le commandant de l’Amundsen, Marc Thibault, le pilote Daniel Dubé et un scientifique de l’Université du Manitoba, Klaus Hochheim ont péri dans l’accident. L’hélicoptère s’est écrasé au moment où il prenait part à une mission d’observation des glaces.
On est parvenu pour fin d’enquête a extirper des eaux l’épave de l’hélicoptère qui gisait à 457 mètres de profondeur.
Voyez notre reportage : Une autre tragédie scientifique aérienne dans l’Arctique L’épave de l’hélicoptère de l’Amundsen a été repêché le 26 septembre 2013. PC
Un écrasement révélateur selon l’Association des pilotes fédéraux
Un rapport d’inspection commandé par Transports Canada après l’écrasement d’un de ses hélicoptères dans le Grand Nord en septembre 2013 et qui a fait trois morts révèle des lacunes particulièrement accablantes au sein même du ministère.
« On dit que les pilotes ont été mal entraînés ou qu’ils manquent d’entraînement et que c’était majeur », résume le président de l’Association des pilotes fédéraux du Canada, Daniel Slunder.
On note aussi des lacunes dans les préparatifs, la gestion des équipages et les procédures de vols au-dessus de l’eau ou de terrains glacés. Des problèmes souvent majeurs qui ont été identifiés dans certains cas dès 2011.
Pour le président de l’Association des pilotes fédéraux, le problème est sérieux : « S’ils ne sont pas capables de régler les problèmes au niveau du gouvernement ou les deux côtés s’entendent encore assez bien, comment est-ce que ça peut fonctionner à l’extérieur du gouvernement avec d’autres compagnies ? »
Des proches rendent un dernier hommage aux trois victimes.
Le saviez-vous?
Le Canada possède l’un des meilleurs bilans en sécurité aérienne au monde.
Notre pays se trouve dans le peloton des 10 nations où prendre l’avion est le plus sécuritaire.
Des 1 224 accidents d’avion qui se sont produits entre 2002 et 2011 et qui comprenaient un événement au cours de l’atterrissage, 26 % étaient associés à une sortie de piste ou piste ratée, 23 % à une collision avec un objet, 18 % à l’affaissement ou l’escamotage du train d’atterrissage, et 18 % à un piqué ou capotage.
Des 508 accidents d’avion qui comprenaient un événement au cours du décollage, 30 % étaient liés à une collision avec le relief, 28 % une perte de maîtrise et 28 % une collision avec un objet.
Les collisions avec le relief sont l’événement le plus souvent associé aux accidents d’avion mortels entre 2002 et 2011.
Les collisions avec le relief ont été présentes dans 63 % des 51 accidents d’avion mortels avec des événements lors du décollage.
– Source : Bureau de la sécurité des transports du Canada
Le Bureau de la sécurité des transports du Canada lui aussi note des lacunes
Les faiblesses du Système de gestion de la sécurité (SGS) du ministère des Transports du Canada avaient déjà été montrées du doigt il y a trois ans par le Bureau de la sécurité des transports du Canada, dans son rapport sur un autre écrasement. Celui-là impliquait un avion de la petite compagnie First Air et avait fait 12 morts près de Resolute Bay en août 2011.
Deux autres équipages avaient déjà rencontré des problèmes similaires à celui qui a causé l’écrasement. Or, le Système de gestion de la sécurité de la compagnie n’en faisait aucune mention.
Le syndicat des pilotes fédéraux fait porter le blâme sur les compressions imposées par le gouvernement fédéral et réclame le retour à des inspections régulières en entreprises et dans les avions. « Avec toutes les meilleures intentions, on peut toujours introduire des problèmes dans les systèmes, sans la deuxième paire d’yeux pour regarder ce qu’on fait, on peut introduire des lacunes qui peuvent mener à des accidents », dit Daniel Slunder.
Par courriel, Transports Canada souligne que depuis l’enquête, un plan de mesures correctives a été mis au point, validé et entièrement mis en oeuvre. Le ministère indique aussi que le taux d’accident demeure extrêmement bas, malgré une augmentation du trafic aérien.
Un peu de contexte…
Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) ou Transportation Safety Board of Canada (TSB) est une agence du gouvernement du Canada chargée de promouvoir la sécurité des transports au Canada qui est indépendante du ministère canadien des Transports.
L’organisation enquête sur des accidents et émet des recommandations quant au transport aéronautique, ferroviaire, maritime et par pipeline.
Le BST a été créé en 1990 en réponse à quelques accidents très médiatisés, après quoi le gouvernement du Canada a souligné la nécessité de créer une organisation d’enquête multimodale et indépendante.
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