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Hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent: moratoire interprovincial demandé

Plus de 130 groupes de provinces de l’est du Canada demandent un moratoire sur l’ensemble des projets d’exploration des hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent. Ils proviennent du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, de Terre-Neuve-et-Labrador et du Québec.

Ce regroupement souhaite aussi qu’une gestion intégrée, fédérale, et interprovinciale de l’ensemble du golfe soit mise en place.

On retrouve parmi ces organismes des groupes environnementalistes, des communautés autochtones ou des associations industrielles qui estiment qu’il faut améliorer les connaissances scientifiques de l’écosystème du Saint-Laurent. Ils considèrent aussi que l’ensemble des communautés côtières et des Premières Nations devraient être consultées quant à l’avenir du golfe, et particulièrement dans le cas du développement de la filière pétrolière.

L’un des groupes, la Coalition Saint-Laurent, profite d’ailleurs du début de la Semaine internationale des Océans pour lancer un rapport sur la question.

Fragilité de l’écosystème

La Coalition Saint-Laurent dévoile son rapport sur les activités pétrolières dans le Golfe
La Coalition Saint-Laurent dévoile son rapport sur les activités pétrolières dans le Golfe © Facebook

Selon les auteurs du rapport, Sylvain Archambault de la Société pour la nature et les parcs, Danielle Giroux d’Attention Frang’Îles et Jean-Patrick Toussaint de la Fondation David Suzuki, le golfe du Saint-Laurent est l’un des deux endroits au Canada, avec les côtes de la Colombie-Britannique, les plus vulnérables aux marées noires.

Pour eux, le golfe est ni plus ni moins qu’une petite mer intérieure semi-fermée.

Les courants, le couvert de glace en hiver, l’eau froide, la circulation des mammifères marins, et les tempêtes compliqueraient grandement les opérations en cas de déversement de pétrole.

Les auteurs rappellent la capacité limitée d’intervention dans l’est du Canada en cas de déversement de pétrole comme la difficulté de récupérer le pétrole lorsque la glace recouvre le golfe.

Ressources jusqu’ici inconnues

Par ailleurs, la valeur et le potentiel réel de l’ensemble des ressources en place demeurent toujours inconnus. D’après la Coalition Saint-Laurent, plus de 60 000 km de levés sismiques ont été réalisés et une dizaine de puits d’exploration ont été forés dans le golfe. Les résultats ont été jusqu’à maintenant peu concluants. Un seul gisement mineur de gaz naturel a été découvert en 1974 entre l’Île-du-Prince-Édouard et le Cap-Breton.

Les estimations, réalisées le plus souvent à partir de levés sismiques, sont partielles et incomplètes.

Les Îles, vues des airs
Les Îles, vues des airs

Ainsi, la Commission géologique du Canada estime à 1,5 milliard de barils le potentiel de la partie sud du golfe tandis que Corridor Resources croit qu’à lui seul, le gisement Old Harry au large des Îles-de-la-Madeleine renfermerait de 1 à 5 milliards de barils de gaz ou de pétrole.

Le rapport observe que la seule façon de confirmer la présence de pétrole et de gaz est de forer un puits exploratoire. Il s’agit de l’étape la plus risquée de tout le cycle de développement des hydrocarbures.

Pour le moment, un moratoire est toujours en vigueur pour l’exploration des hydrocarbures dans la partie québécoise du golfe. Ce n’est pas le cas à Terre-Neuve qui a délivré six permis d’exploration, dont un, à Corridor Resources, pour le gisement d’Old Harry. D’où le besoin, jugent les auteurs du rapport de la Coalition Saint-Laurent, d’obtenir une vue globale des impacts de l’exploration de la ressource.

RCI et Radio-Canada

Catégories : Autochtones, Environnement et vie animale, Politique
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