La justice cubaine propose de lourdes peines de prison à trois hommes d’affaires canadiens et 14 ex-fonctionnaires cubains dans le cadre d’un vaste procès pour corruption. Ils devront purger entre 8 et 20 années de prison selon la requête du parquet.
Le cerveau et principal accusé dans cette affaire est Vahe Cy Tokmakjian, un homme d’affaires canadien de 74 ans. Il dirige le groupe éponyme, basé en Ontario. Au moment des arrestations des suspects en septembre 2011, M. Tokmakjian était le représentant à Cuba de la marque d’automobiles Hyundai et était lié à diverses entreprises de transport.
Il est reproché à l’homme d’affaires «d’avoir eu recours à des mécanismes de fraude et de corruption pour tirer des bénéfices dans les négociations avec des entités cubaines, affectant considérablement notre économie». Quinze ans de prison ont été requis contre Tokmakjian et 20 ans contre son principal partenaire cubain, l’ex-ministre adjoint du Sucre, Nelson Labrada.
Tokmakjian, un Arménien né en Syrie avant d’immigrer au Canada, a lancé sa première entreprise en Ontario, il ya plus de 40 ans. Le Groupe Tokmakjian est l’une des plus grandes sociétés de transport du Canada, spécialisé dans la vente de bus et autres véhicules, ainsi que de pièces, à des entreprises privées et publiques.
Injustement accusé?
L’arrestation et l’incarcération à Cuba de Vahe Cy Tokmakjian avaient suscité indignation et condamnation de politiciens canadiens tels que le député conservateur ontarien Peter Kent, qui a connu Tokmakjian depuis de nombreuses années et l’a toujours décrit comme un citoyen « populaire et respecté » injustement pris au piège de la croisade anti-corruption cubaine.
M. Tokmakjian aurait subi des pressions des autorités cubaines pour qu’il fasse des «aveux» pour des infractions mineures, conduisant à un procès expéditif et à une libération immédiate. Mais l’intéressé qui a toujours clamé son innocence, a plutôt choisi un procès en bonne et due forme.
Deux de ses associés canadiens, Marco Puche et Claudio Franco Vetere pourraient respectivement passer 8 et 12 ans derrière les barreaux. Des peines de prison ferme ont aussi été requises contre 13 autres fonctionnaires cubains, dont cinq du défunt ministère du Sucre, et quatre de l’ex-ministère de l’Industrie lourde.
Selon l’agence officielle cubaine citée par l’AFP, le jugement devrait être rendu «dans les prochains jours».
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