Frontière canado-américaine

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Le Canada dénonce le protectionnisme américain qui redresserait sa vilaine tête

Des clauses favorisant les achats aux États-Unis seraient de retour, et le gouvernement canadien fait connaître ses frustrations.

Le Canada dénonce une série de nouvelles mesures protectionnistes décrétées par Washington. Le Canada vient de fournir une nouvelle liste de doléances à cet égard lors d’une rencontre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Dans un communiqué qu’il vient de publier, le ministre canadien du Commerce international, Ed Fast, déclare que le Canada s’inquiète fortement de récentes législations américaines. Celles-ci reflètent, selon lui, des tentatives répétées d’imposer des obligations de contenu national pour des produits achetés par divers paliers de gouvernement aux États-Unis.

Selon M. Fast, le Canada vise à éliminer ces barrières commerciales, et non pas d’en ériger de nouvelles.

Le ministre du Commerce international, Ed Fast.
Le ministre du Commerce international, Ed Fast. © PC/Adrian Wyld

Exemples de protectionnisme américain nouveau

Le gouvernement du Canada pointe du doigt une importante loi sur les infrastructures reliées à l’eau, récemment adoptée par le Congrès américain.

Le Water Resources Reform and Development Act, évalué à plusieurs milliards de dollars et signé ce mois-ci par le président Obama. La section 608 de cette loi sur les infrastructures stipule que, pour avoir droit à l’un des programmes de financement, tous les produits de fer et d’acier utilisés dans un projet doivent être fabriqués aux États-Unis.

Il y a aussi un projet de loi sur le transport présenté par l’administration Obama qui provoque des inquiétudes à Ottawa, la capitale canadienne.

Ce plan sur le financement du transport stipule que pour obtenir du financement, les véhicules doivent être fabriqués avec des composantes américaines. Le pourcentage de contenu américain nécessaire augmenterait chaque année, de 60 % l’an prochain à 100 % d’ici 2019.

Le plan qui vise à augmenter les frais d’inspection à la frontière pour les produits agricoles

Ce plan consiste à accroître les frais d’inspection pour les biens agricoles entrant aux États-Unis.

Ottawa estime que ce geste ferait augmenter à 8 $ américains le coût d’inspection d’un conteneur à la frontière, une hausse de 2,75 $ américains.

La mesure pourrait, affirme-t-on, coûter 15,5 millions de dollars américains en nouveaux frais à l’industrie du camionnage.

Un camion de marchandises traverse la frontière canado-américaine
Un camion de marchandises traverse la frontière canado-américaine

Tous ces sujets ont été abordés lors d’une rencontre de l’OMC, mercredi dernier à Genève

« Ces initiatives étatiques soulèvent plusieurs inquiétudes systémiques au Canada », mentionne un document fédéral présenté lors d’une rencontre de l’OMC. Bien que plusieurs de ces initiatives puissent ne pas être adoptées, la menace récurrente de nouvelles obligations forcées en matière de localisation décourage les fournisseurs étrangers d’investir le temps et l’énergie pour développer de nouvelles opportunités sur les marchés d’approvisionnement étrangers. « Cette incertitude a le potentiel de saper l’accès aux marchés. »

Les Américains auraient eux aussi matière à se plaindre lorsqu’il est question de protectionnisme commercial canadien. Les compagnies pharmaceutiques américaines, par exemple, accusent les systèmes politiques et juridiques canadiens de laxisme lorsqu’il s’agit de faire respecter les brevets sur les médicaments.

Liens externes

Le Canada sonne la charge contre le présumé protectionnisme américain – Radio-Canada

Le protectionnisme a-t-il permis le miracle américain ? – Libre Afrique

Charge canadienne contre le protectionnisme – Montréal Métro

Le Buy America force des fournisseurs québécois à s’implanter aux États-Unis – Les Affaires

Catégories : Économie, Internet, sciences et technologies, Politique
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