Membre fondateur du Parti québécois, ministre de l’Agriculture, ministre de l’Éducation puis maire de la ville de Lévis en face de Québec, Jean Garon est décédé ce mardi 1er juillet des suites d’un arrêt cardiaque.
Ce bourreau de travail qui défendait ses idées avec détermination et souvent avec opiniâtreté a toujours défendu le monde agricole.

Nous nourrir nous-mêmes
Sous le premier gouvernement du Parti Québécois en 1976, le premier ministre René Levesque lui a donné les rennes du ministère de l’Agriculture.
Il a foncé comme un taureau et le 9 novembre 1978 la loi sur le zonage agricole qu’il a conçu et défendu avec rigueur et ténacité – Sa loi – est adoptée à l’Assemblée nationale.
La Loi sur la protection du territoire agricole protège la propriété québécoise des fermes et les préserve d’un développement urbain trop envahissant.
« Quand je suis arrivé au ministère de l’Agriculture en 1976, j’avais constaté que selon les données du MAPAQ (Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation), les Québécois se nourrissaient eux-mêmes à 45%. En appliquant plusieurs mesures, nous en étions arrivés à 95% en 1985. »
1985 étant l’année où il a quitté ce ministère.
Pour Jean Garon, la terre agricole est à préserver à tout prix. L’année dernière il s’est exprimé à ce sujet en entrevue :
« Pourquoi vouloir bâtir absolument sur les terres agricoles? Si on avait une mine d’or, personne ne penserait à bâtir sur une mine d’or. Une terre agricole, c’est une terre qui va produire indéfiniment si on la cultive. Alors, je pense qu’on doit réserver les terres agricoles pour l’agriculture. »
Jean Garon est né à Saint-Michel-de-Bellechasse, le 6 mai 1938. Avocat de formation, détenteur d’un baccalauréat et d’une maîtrise en sciences sociales avec spécialisation en économie, il se fait élire comme député de Lévis en 1976.
Il a par la suite été réélu sans discontinuer en 1981, en 1985, en 1989 et en 1994. M. Garon ne s’est pas représenté au scrutin provincial du 30 novembre 1998, briguant plutôt les suffrages à la mairie de Lévis, où il est élu le 1er novembre 1998 et, de nouveau, trois ans plus tard. Il sera battu lors des élections municipales de 2005.
Droit comme un chêne – Fier comme un coq
La carrière du politicien Jean Garon au sein du Parti québécois n’a pas été exempte de déceptions. Ainsi, dans son autobiographie, intitulée Pour tout vous dire et publiée en 2013, l’ex-ministre exprimait son désaccord face aux changements survenus à la tête du parti dont il était l’un des membres fondateurs.

« L’histoire du leadership au PQ telle que je l’ai vécue […] est plutôt désolante. Elle peut se résumer à la démission de trois chefs qui n’auraient pas dû partir – René Lévesque, Jacques Parizeau et Bernard Landry- et à leur remplacement par trois autres qui n’auraient pas dû être choisis : Pierre-Marc Johnson, Lucien Bouchard et André Boisclair. »
Souverainiste dans l’âme, dans les actions et dans les mots, Jean Garon aura toujours été intimement lié à l’agriculture et à la ruralité.
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